GuatemalaLe président élu dénonce un projet de «coup d’État»
Le président élu Bernardo Arévalo, dont le parti Semilla a été disqualifié par la justice, dénonce vendredi un projet de «coup d’État» pour l’empêcher d’accéder au pouvoir en janvier.
Le président élu du Guatemala, Bernardo Arévalo, a dénoncé vendredi l’existence d’un projet de «coup d’État» visant à l’empêcher de prendre le pouvoir en janvier après avoir remporté le scrutin du 20 août avec la promesse de lutter contre la corruption.
«Il y a un groupe d’hommes politiques et de fonctionnaires corrompus qui refusent d’accepter le résultat (du scrutin) et qui ont mis en place un plan pour briser l’ordre constitutionnel et violer la démocratie», a déclaré Bernardo Arévalo lors d’une conférence de presse. «Ces actions constituent un coup d’État promu par les institutions qui devraient garantir la justice dans notre pays», a-t-il ajouté.
Le Tribunal suprême électoral (TSE) a suspendu lundi, à la demande d’un juge, le parti Semilla de Bernardo Arévalo, qui doit prendre ses fonctions le 14 janvier. Le président élu avait qualifié cette résolution d’«absolument illégale», notant toutefois que le TSE n’avait fait que suivre l’ordre du juge sur demande du parquet. «Il y a un processus de persécution politique» contre lui et son parti, avait-il déclaré.
Décision critiquée à l’international
La décision a été critiquée notamment par l’Union européenne et les États-Unis. Mardi, l’avocat de Semilla, Me Juan Gerardo Guerrero, a indiqué à la presse avoir déposé «une requête en annulation» auprès du TSE.
Après le premier tour de la présidentielle le 25 juin, le juge Fredy Orellana avait déjà ordonné au TSE, sur demande du procureur Rafael Curruchiche, de suspendre le parti et d’enquêter sur des anomalies présumées concernant l’enregistrement de membres lors de sa formation en 2017. Les États-Unis considèrent Fredy Orellana et Rafael Curruchiche comme «corrompus».
Le TSE n’avait pas suivi l’ordre du juge au motif qu’il est impossible de suspendre un parti en plein processus électoral. La Cour constitutionnelle du Guatemala avait alors garanti la tenue du second tour à la date prévue entre les deux candidats qualifiés, Bernardo Arévalo et l’ancienne Première dame Sandra Torres.
Le 20 août, Bernardo Arévalo était sorti largement vainqueur avec près de 60% des suffrages. Son adversaire, elle-même vue comme une personne corrompue par de nombreux Guatémaltèques, a dénoncé une supposée «fraude» durant l’élection.