Guerre en UkraineZelensky accuse la Russie de commettre un «génocide»
Dimanche, le président ukrainien a réagi aux corps retrouvés dans les rues de la ville de Boutcha, après le départ des soldats russes.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé au «retrait de 100%» des troupes russes.
AFPLe président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé dimanche la Russie de commettre un «génocide» en Ukraine pour éliminer «toute la nation», au lendemain de la découverte de nombreux corps dans les rues d’une ville près de Kiev après le départ des forces russes.
«Oui, c’est un génocide. L’élimination de toute la nation et des gens, nous sommes citoyens d’Ukraine. Nous avons plus de 100 nationalités. Il s’agit de la destruction et de l’extermination de toutes ces nationalités», a-t-il déclaré dans un entretien avec la chaîne américaine CBS. «Et cela se passe dans l’Europe du XXIe siècle», a-t-il soupiré, dénonçant «la torture de toute la nation».
Les autorités ukrainiennes ont affirmé avoir retrouvé les corps de 410 civils dans la région de Kiev, récemment reprise aux forces de Moscou. Dans la seule ville de Boutcha, au nord-ouest de Kiev, près de 300 personnes ont été enterrées dans des fosses communes, selon elles.
Un «massacre délibéré»
L’Ukraine avait déjà accusé l’armée russe d’avoir commis un «massacre délibéré» de civils à Boutcha, une ville au nord-ouest de Kiev, ainsi que d’autres «horreurs» dans les régions désormais «libérées de l’envahisseur», qui ont déclenché l’indignation des Occidentaux et des appels à des sanctions supplémentaires contre Moscou.
Le président Zelensky a appelé au «retrait de 100% de leurs troupes» pour revenir «au moins» à la situation d’avant le 24 février, jour de l’invasion russe. «Cela nous permettrait de commencer à discuter d’autres questions sur la fin de l’occupation, comment nous vivrons après cela», a-t-il ajouté sur CBS, selon des extraits diffusés sur Twitter. «Je ne peux même pas avoir une rencontre tant qu’ils bombardent. Donc d’abord le cessez-le-feu, ensuite on peut rencontrer le président russe» Vladimir Poutine, a ajouté Volodymyr Zelensky.
«Tous les deux, nous allons discuter, quand la fin de la guerre arrivera. Et ensuite nous discuterons ensemble des garanties de sécurité, et du statut de neutralité», tout «en préservant notre souveraineté et une armée puissante», a-t-il estimé, énumérant les propositions ukrainiennes lors des pourparlers en cours avec Moscou.
«Et si cet accord est violé, nous devons avoir la possibilité de nous défendre», a-t-il prévenu. «Une fois que nous aurons discuté de tout cela, toutes les troupes devront être retirées. Et après leur retrait, on pourra s’asseoir avec les pays qui serviront de garants de la sécurité», a-t-il ajouté.
«Possibles crimes de guerre»
Les Nations Unies ont estimé dimanche que la découverte de fosses communes à Boutcha, en Ukraine, après le retrait des forces russes, soulevait de sérieuses questions quant à de «possibles crimes de guerre», soulignant l’importance de conserver toutes les preuves.
«Ce que l’on sait à ce jour soulève clairement des questions sérieuses et inquiétantes sur de possibles crimes de guerre et de graves violations du droit international humanitaire», a déclaré le bureau des droits de l’homme de l’ONU.