Energie : La Première ministre italienne scelle un accord gazier en Libye 

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EnergieLa Première ministre italienne scelle un accord gazier en Libye

Giorgia Meloni a assisté à Tripoli à la signature d’un accord entre le géant italien Eni et la compagnie libyenne NOC, portant sur l’exploitation de deux gisements. 

La visite de Giorgia Meloni était la première à un tel niveau européen depuis celle de son prédécesseur Mario Draghi en avril 2021.

La visite de Giorgia Meloni était la première à un tel niveau européen depuis celle de son prédécesseur Mario Draghi en avril 2021.

AFP

Le géant italien des hydrocarbures Eni et la Compagnie nationale de pétrole libyenne ont signé un important accord à l’occasion de la visite samedi à Tripoli de la Première ministre italienne Giorgia Meloni, premier dirigeant européen à s’y rendre depuis deux ans.

Accord «historique»

«La Libye est une priorité pour l’Italie, pour la stabilité de la Méditerranée, pour la sécurité italienne et pour les grands défis qu’affronte l’Europe, comme la crise énergétique», a déclaré la Première ministre devant la presse, en disant vouloir contribuer à «stabiliser» la situation politique du pays. Il s’agit du deuxième déplacement de Giorgia Meloni cette semaine sur la rive sud de la Méditerranée, après un voyage à Alger, axé en particulier sur les approvisionnements de gaz d’une Italie, qui tente de se défaire d’une grande dépendance aux importations russes.

A Tripoli, l’enjeu énergétique était également central. La cheffe du gouvernement a assisté à la signature d’un accord entre le géant italien Eni et la compagnie libyenne NOC pour exploiter deux gisements gaziers, moyennant un investissement de 8 milliards de dollars sur trois ans. C’est le «premier grand projet» de ce type en Libye depuis 20 à 25 ans, se sont félicités le patron d’Eni Claudio Descalzi et son homologue de la NOC Farhat Bengdara. C’est un accord «historique» sur lequel les deux parties travaillent «depuis 10 ans», a salué le patron du géant italien, présent dans le pays depuis 1959.

«Comportement opportuniste»

La visite de Giorgia Meloni était la première à un tel niveau européen depuis celle de son prédécesseur Mario Draghi en avril 2021, et l’arrivée au pouvoir, un mois plus tôt, d’Abdelhamid Dbeibah, dans le cadre d’un processus de paix parrainé par l’ONU, qui devait déboucher sur des élections. La Libye est enlisée dans une crise politique majeure depuis la chute de l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011, avec des pouvoirs rivaux basés dans l’Est et l’Ouest, une myriade de milices, des mercenaires disséminés dans le pays, sur fond d’ingérences étrangères.

Depuis mars, deux gouvernements se disputent le pouvoir: celui d’Abdelhamid Dbeibah à Tripoli et celui de Fathi Bachagha, soutenu par le camp de Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est. Fathi Bachagha a qualifié mardi la visite de Giorgia Meloni de tentative de faire «ressusciter un gouvernement mort», dénonçant un «comportement opportuniste» de Rome. «Nous avons rappelé notre pleine disponibilité à favoriser le parcours légitime et juste vers des élections et pour une stabilisation du cadre» politique libyen, a souligné Giorgia Meloni à Tripoli. Fathi Dbeibah a dit faire «confiance à l’Italie pour rapprocher les points de vue des pays qui soutiennent le processus de paix».

«Premier partenaire commercial» 

Par ailleurs, les deux dirigeants se sont dits déterminés à approfondir les liens économiques bilatéraux. L’Italie s’est confirmée comme «premier partenaire commercial de la Libye», avec 10,17 milliards d’euros d’échanges sur les 10 premiers mois de 2022 (+75,71% sur la même période de 2021), selon l’ambassade d’Italie à Tripoli. Elle a dépassé la Chine, devenant le «deuxième pays fournisseur de la Libye derrière la Turquie», selon la même source.

Outre le volet économique, la migration était au centre des discussions, l’Italie étant directement concernée par l’arrivée massive de migrants clandestins partant des côtes libyennes. Giorgia Meloni a fait état d’un accord bilatéral pour «faire davantage afin de contrecarrer les flux d’immigration illégale» depuis les côtes libyennes, un problème «qui ne concerne pas que l’Italie mais également l’Europe».

(AFP)

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