Danemark: Un vote sur l’entrée dans la défense européenne après 30 ans d’exception

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DanemarkUn vote sur l’entrée dans la défense européenne après 30 ans d’exception

Le Danemark, membre de l’UE depuis 1973, est une exception. Depuis 1992, le royaume ne fait pas partie de la politique de défense de Bruxelles. D’où le scrutin du jour, sur fond de guerre en Ukraine.

Le oui à la politique de défense européenne est grand favori parmi les 4,3 millions de Danois appelés à se prononcer, ayant progressé à plus de 65% d’intentions de vote dans le dernier sondage, paru dimanche.

Le oui à la politique de défense européenne est grand favori parmi les 4,3 millions de Danois appelés à se prononcer, ayant progressé à plus de 65% d’intentions de vote dans le dernier sondage, paru dimanche.

REUTERS

Sur fond de guerre en Ukraine, poussant les pays européens à revoir leur politique de sécurité, les Danois se rendent aux urnes, ce mercredi, pour décider de leur entrée dans la politique de défense de l’Union européenne, tournant ainsi la page à 30 ans d’exception. Le oui est grand favori parmi les 4,3 millions de Danois appelés à se prononcer, ayant progressé à plus de 65% d’intentions de vote dans le dernier sondage, paru dimanche.

Alors que les bureaux de vote fermeront à 20h, pour des résultats attendus en fin de soirée, ce mercredi, vers 23h, à la mairie de Copenhague, les premiers votants s’affairaient déjà tôt dans la matinée, pour déposer leur bulletin. «Je pense que ce genre de vote est encore plus important aujourd’hui. En temps de guerre, il est évidemment important d’affirmer si l’on veut rejoindre ce type de communauté ou non», ajoute Molly Stensgaard, scénariste de 55 ans.

Mais la prudence reste de mise, du fait de la forte abstention attendue, dans un pays habitué à dire «nej» (non) aux référendums sur l’Europe, le dernier en 2015. «Je ne pense pas que ce soit juste de faire ce vote maintenant, parce que cela pousse beaucoup de gens à voter oui, alors qu’ils seraient plus sceptiques envers l’Europe en temps normal», explique Nikolaj Jonsson, un étudiant en sociologie de 28 ans.

Une série d’exceptions

«Je vote oui de tout mon cœur» a annoncé la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, en déposant son bulletin de vote à Vaerlose, sa ville de résidence, en périphérie de Copenhague. «Même si le Danemark est un pays fantastique, le meilleur pays du monde à mes yeux, nous sommes toujours un petit pays, trop petit pour être seul dans un monde très, très incertain.»

«Nous sommes toujours un petit pays, trop petit pour être seul dans un monde très, très incertain.»

Mette Fredriksen, Première ministre danoise

État membre depuis 1973, le Danemark avait tiré le premier coup de canon de l’euroscepticisme en rejetant, à 50,7% en 1992, le traité de Maastricht, du jamais-vu à l’époque. Pour lever le blocage – qui menaçait l’entrée en vigueur du traité fondateur dans toute l’Union européenne –, Copenhague avait obtenu une série d’exceptions, baptisées «opt outs» (options de retrait) dans le jargon européen, et le pays avait finalement dit oui dans un nouveau scrutin l’année suivante.

Hors de l’euro

Depuis, le Danemark est resté hors de l’euro – rejeté par un référendum en 2000 –, mais aussi de la politique européenne en matière d’affaires intérieures et de justice – à nouveau rejetée par référendum en 2015 –, ainsi que de défense. En vertu de cette dernière exception, le pays scandinave – membre fondateur de l’Otan – n’a ainsi pu participer à aucune mission militaire de l’UE.

Jadis marginale, la politique de défense des 27 a pris de l’ampleur ces dernières années, même si des idées d’armée européenne font encore figure de repoussoir pour de nombreuses capitales.

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(AFP)

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