Pédocriminalité en France - Les prêtres doivent dénoncer les faits «à la justice»

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Pédocriminalité en FranceLes prêtres doivent dénoncer les faits «à la justice»

Le ministre de l’Intérieur a reçu le président de la Conférence des évêques de France, qui avait jugé le secret de la confession «plus fort que les lois de la République».

Gérald Darmanin a affirmé mardi que les prêtres ayant connaissance de «crimes» contre des «enfants de moins de 15 ans», devaient «porter» ces faits de pédocriminalité «à la justice» et ne pas y opposer le secret de la confession. Le ministre de l’Intérieur s’exprimait à l’Assemblée nationale juste après avoir reçu, en qualité de ministre des Cultes, le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Eric de Moulins-Beaufort, qui avait jugé le secret de la confession «plus fort que les lois de la République» et ne pouvant donc pas être brisé.

«Le secret de la confession est depuis quasiment 200 ans dans notre droit, connu comme un secret professionnel, au même titre que les médecins ou les avocats. Il souffre cependant d’exceptions en ce qui concerne notamment les crimes commis pour des enfants de moins de 15 ans et qu’il est évident qu’il ne peut y avoir aucune sanction contre tout religieux ou toute personne qui a connaissance de faits d’abus sexuels contre des enfants et que ceux-ci doivent le porter pour la protection des enfants à la justice de notre pays», a déclaré le ministre de l’Intérieur qui répondait à une question du député LREM Florent Boudié.

Une semaine après la remise du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), Gérald Darmanin a salué «le courage de l’Église de France de commander ce rapport» sur la pédocriminalité au sein de l’Église catholique «et de donner à M. (Jean-Marc) Sauvé mandat pour faire toute vérité sur cette histoire, cette ténébreuse histoire».

Revenant sur les propos du Mgr de Moulins-Beaufort, à qui il avait demandé de venir le voir ce mardi pour s’expliquer, le ministre a affirmé lui avoir «redit, comme (il) le dit à chacun des cultes, qu’il n’y a en effet aucune loi qui est supérieure aux lois de l’Assemblée nationale et du Sénat et qu’il n’y a aucune loi au-dessus de celle de la République». «La République française, a-t-il insisté, respecte tous les cultes, respecte toutes les confessions, à partir du moment où elles respectent la République et les lois de la République».

Mgr Éric de Moulins-Beaufort demande pardon pour ses propos

Le président de la Conférence des évêques de France a assuré mardi la «détermination de tous les évêques» à «faire de la protection des enfants une priorité absolue, en étroite collaboration avec les autorités françaises».

Mgr Eric de Moulins-Beaufort a en outre demandé «pardon aux personnes victimes» pour le «débat suscité par (ses) propos» la semaine dernière sur le secret de la confession «plus fort que les lois de la République», dans une déclaration publiée après qu’il a été reçu par Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur pour s’en expliquer.

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