FranceDécision mi-janvier sur l’extradition d’un mafieux italien
L’homme, arrêté à Saint-Étienne, alors qu’il travaillait comme pizzaiolo, pourrait être extradé vers l’Italie. Ou soit être libéré par une Cour d’appel, soit rester en prison.
La justice française se prononcera le 16 janvier sur l’extradition vers l’Italie d’Edgardo Greco, un membre présumé de la mafia calabraise interpellé en février à Saint-Étienne, après seize ans de cavale.
Cet homme de 64 ans, condamné par contumace à la perpétuité en Italie en 2006, a été arrêté en février à Saint-Étienne, où il travaillait comme pizzaiolo sous une fausse identité. Accusé d’appartenir à la ‘Ndrangheta, il avait été condamné pour des meurtres commis en 1991.
Le 27 avril, la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Lyon avait rendu un avis favorable à la demande d’extradition des autorités italiennes, formulée un mois plus tôt. L’avocat de l’Italien s’était alors pourvu en cassation.
Remise en liberté ou détention
Mardi, l’avocat général à la Cour de cassation a toutefois requis une invalidation de la décision de la Cour d’appel, au motif que l’un des trois magistrats ayant approuvé l’extradition n’était pas présent lors de l’audience, fin mars.
Si la Cour de cassation invalide simplement l’arrêt de la Cour d’appel de Lyon, cela débouchera sur une remise en liberté automatique. Si elle le casse et renvoie le dossier vers une nouvelle chambre d’instruction, Edgardo Greco restera en détention.
«Confiant» mais «prudent», l’avocat espère que son client sera «remis en liberté». «Les faits ont 20 ans. Edgardo Greco n’est plus l’homme qu’il était», a-t-il affirmé. Selon lui, son client continue de nier les faits, dit qu’il était «présent au mauvais endroit au mauvais moment» et qu’il n’est «pas responsable des morts, ni des bains d’acide dans lesquels ont fini les victimes».
«Dangereux»
L’Italien, qualifié de «dangereux» par Interpol, avait été arrêté par la police française grâce à un partage d’informations avec les carabiniers italiens, dans le cadre du projet I-Can (Coopération Interpol contre la ‘Ndrangheta).
Né le 7 juin 1959, Edgardo Greco s’est installé en France après sa condamnation, en 2006, selon le Parquet général de Lyon. Il a travaillé dans plusieurs restaurants italiens de Saint-Étienne, où il se faisait appeler Paolo Dimitrio, avec un intermède, entre juin et novembre 2021, à la tête de son propre établissement italien, selon des témoignages et documents consultés par l’AFP.