FranceAccusé de viol, Gérald Darmanin obtient un non-lieu
Une juge d’instruction parisienne a blanchi, vendredi, le ministre de l’Intérieur français, accusé depuis 2017 d’avoir fait du chantage sexuel à une femme. La plaignante peut encore faire appel.
Une juge d’instruction parisienne a ordonné un non-lieu en faveur du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, accusé par une femme de viol depuis 2017, a-t-on appris lundi auprès de ses avocats Mathias Chichportich et Pierre-Olivier Sur. Le 12 janvier, le parquet de Paris avait déjà pris des réquisitions en faveur d’une clôture du dossier sans poursuites.
«Pour la quatrième fois en cinq ans, la justice affirme qu’aucun acte répréhensible ne peut être reproché à M. Gérald Darmanin. Deux décisions de classement sans suite puis deux ordonnances de non-lieu sont intervenues sous l’autorité de quatre magistrates différentes, dont deux juges d’instruction», ont relevé les deux avocats. «Notre client s’est toujours astreint à ne pas commenter les décisions de justice et ne fera donc pas davantage de commentaires», ont-ils ajouté.
Gérald Darmanin a déposé une plainte contre la plaignante pour dénonciation calomnieuse. Cette plainte «suit son cours», selon les avocats. Ni la plaignante ni son avocat, Me Yann Le Bras, n’ont réagi dans l’immédiat.
Il lui aurait fait miroiter son appui contre du sexe
Une source judiciaire a confirmé que l’ordonnance de non-lieu, annoncée par BFMTV, avait été rendue vendredi. Cette décision, susceptible d’appel, vient mettre un terme provisoire à ce dossier très sensible politiquement dans lequel la plaignante, Sophie Patterson-Spatz, accusait le ministre de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance, pour des faits qui se seraient produits à Paris en 2009.
L’histoire a débuté au siège de l’UMP, ancêtre de LR. La plaignante s’était adressée à l’élu, alors chargé de mission au service des affaires juridiques du parti, pour obtenir un soutien, alors qu’elle voulait faire réviser une condamnation de 2004 pour chantage et appels malveillants à l’égard d’un ex-compagnon. Selon elle, Gérald Darmanin lui aurait fait miroiter son appui, via une lettre qu’il s’engageait à rédiger auprès de la Chancellerie, en lui demandant en échange une relation sexuelle.
Dans le viseur des féministes
Selon son récit devant les enquêteurs, Sophie Patterson-Spatz n’avait aucune envie de cette relation sexuelle, aurait «paniqué», mais se serait sentie contrainte de «passer à la casserole», n’ayant «pas le choix». Quelques années plus tard, la plaignante a fini par analyser ces faits comme un viol et déposé une plainte en juin 2017.
Depuis sa nomination à l’été 2020, et encore lors de sa reconduction récente, la présence de Gérald Darmanin au gouvernement a été la cible de nombreuses critiques, notamment dans les rangs féministes.