TennisEt si c’était le déclic pour Stan Wawrinka, à Madrid?
Plus que sa victoire contre Maxime Cressy mercredi, le Vaudois peut retenir la manière et la confiance qui s’est transposée dans ses frappes lors des instants décisifs.
- par
- Jérémy Santallo
Il y avait dans son hurlement de célébration une joie non feinte mais surtout un profond soulagement. En battant le 39e joueur mondial mercredi au 1er tour du Masters 1000 de Madrid, l’Américain Maxime Cressy, Stan Wawrinka n’a pas seulement remporté une rencontre de plus sur le chemin d’un retour à son meilleur niveau qu’il a emprunté il y a treize mois. Dans une Caja Magica perchée à 660 mètres d’altitude qui fait «voler» les balles plus que de raison, il s’est imposé avec la manière – 19 aces! – mais surtout avec les idées claires dans le money-time.
Depuis de longs mois, on entend souvent le Vaudois de 38 ans parler de son manque de confiance au moment de justifier des défaites mortifiantes. «Je n’ai pas beaucoup de victoires derrière moi et je me mets à hésiter, à avoir du mal à prendre les bonnes décisions», disait-il après son élimination au 2e tour à Monte-Carlo contre Taylor Fritz, 5e meilleur joueur du monde et futur demi-finaliste sur le Rocher. Un revers au cours duquel «Stan The Man» avait eu des occasions de prendre les commandes mais n’avait pas su jouer le coup juste, sur des balles de set, comme lors de sa sortie prématurée au tournoi de Banja Luka, il y a dix jours, face à l’espoir français Van Assche.
Ce fut le cas mercredi contre Cressy et en cela, ce succès pourrait s’avérer fondateur pour la suite. À 4-4 au tie-break du troisième set décisif, le triple vainqueur en Grand Chelem a choisi la bonne option sur son passing de revers, le long de la ligne, alors que Cressy s’apprêtait à le cueillir au filet. Puis, sur le point suivant, l’ancien No 3 mondial n’a pas tremblé sur ce lob réalisé depuis l’intérieur du court, qui a mystifié le géant américain. Deux points qui racontent des automatismes qui reviennent, doucement mais sûrement. «J’ai manqué le momentum contre Fritz puis à Banja Luka, donc cette victoire contre Cressy est très importante pour moi, a concédé «Stanimal» sur le plateau de Tennis Channel. Ce sont des matches capitaux pour la confiance et se sentir mieux, durant la saison.»
Depuis le début de l’année, Wawrinka souffle le chaud et le froid en termes de résultats (9 victoires – 6 défaites) mais trimballe ce sentiment d’être dans le vrai concernant son niveau de jeu. Cette victoire contre Cressy ne veut pas dire qu’il battra forcément vendredi Andrey Rublev (ATP 6), qui tient la forme de sa vie après son premier grand sacre à Monte-Carlo. Mais si les instants deviennent décisifs, il pourra désormais s’appuyer sur des certitudes nouvelles.