Football: Haaland, quand la réalité dépasse la fiction

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FootballHaaland, quand la réalité dépasse la fiction

Le buteur de Manchester City aligne les statistiques ahurissantes. Gros plan, avant son match de Ligue des champions contre Copenhague, ce mercredi soir (21h00).

Daniel Visentini
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Daniel Visentini
Erling Haaland qui exulte: une image à laquelle il faut s’habituer. Les statistiques du buteur norvégien de Manchester City sont stratosphériques!

Erling Haaland qui exulte: une image à laquelle il faut s’habituer. Les statistiques du buteur norvégien de Manchester City sont stratosphériques!

AFP

Colossale, l’impression est également immédiate: voir Erling Haaland sur un terrain, c’est entrer en empathie avec les défenseurs adverses. Il y a là un géant de 195 cm, musculeux, une puissance en mouvement. La fiction lui prête tous les pouvoirs, surtout celui de terrasser les défenses adverses; la réalité va encore au-delà, le Norvégien atomise toutes les statistiques. Il n’a que 22 ans.

Son début de saison avec Manchester City est un cabinet de curiosité, où tout est extraordinaire, dans des proportions inouïes. On peut bien faire dire ce qu’on veut aux chiffres, ponctuellement, mais quand ils s’accumulent ainsi, régulièrement, ceux-ci racontent autre chose qu’une providence passagère.

Les statistiques avec City

Avec Manchester City, depuis son arrivée au début de la saison, Haaland c’est:

- 8 matches de Premier League, 14 buts, 3 passes décisives.

- 2 matches de Ligue des champions, 3 buts.

- 3 triplés en championnat, le dernier contre le rival éternel, dimanche passé, Manchester United.

On répète, pour bien mesurer l’énormité de la performance: trois triplés en huit rencontres de championnat! À titre de comparaison, le précédent record en la matière était détenu par Michael Owen: il lui avait fallu 48 matches pour inscrire trois triplés.

Guardiola: «Les chiffres sont effrayants»

Pep Guardiola, l’entraîneur du phénomène à City, a jeté ce regard amusé et admiratif: «Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Honnêtement, ils sont effrayants».

Pour ne pas être effrayé, suffit-il de regarder les choses avec plus de recul? Être le finisseur en chef de Manchester City, une machine à marquer des buts, et à placer justement son attaquant de pointe dans les meilleures conditions pour le faire, facilite évidemment la tâche du Norvégien. Avant, cela devait être plus compliqué, non? Pas vraiment.

Avant Manchester City

Erling Haaland est précoce: il débute dans le championnat de Norvège à 15 ans, avec Bryne FK. Il passe rapidement à Molde, à 16 ans. C’est là que l’aventure commence réellement, que la légende prend forme. Histoire d’une trajectoire.

- à Molde: 50 matches, 20 buts, 6 assists.

- à Salzbourg: 27 matches, 29 buts, 7 assists.

- à Dortmund: 89 matches, 86 buts, 23 assists.

La suite s’écrit maintenant, à Manchester City, avec les statistiques que l’on sait. Mais ce qui est remarquable, au sens premier, c’est la progression. Il joue en Norvège, en Autriche, en Allemagne et désormais en Angleterre: à chaque saison, les chiffres de ses performances prennent l’ascenseur.

«Je crois qu’il n’y a qu’une blessure qui pourrait le freiner»

Stéphane Chapuisat, ancien attaquant international

Il est, d’année en année, dans des équipes plus performantes, c’est vrai. Mais parallèlement dans des championnats plus relevés, avec de meilleurs adversaires en face, avec aussi une réputation et une surveillance plus grandes. Rien n’y fait. Haaland est imperméable à ces difficultés supplémentaires, il les balaie en enfilant les buts comme des perles. Exceptionnel.

Si l’on ne veut prendre que la Ligue des champions, tout reste stratosphérique. Il a joué au total 21 matches (avec Salzbourg, Dortmund et City): 26 buts inscrits. Et en sélection nationale, dans cette Norvège peu reluisante qui n’est pas qualifiée pour le Mondial? Haaland en est à 21 buts en 23 sélections.

Avec Erling Haaland, on peut regarder partout, ausculter les performances sous toutes les coutures, on ne peut que rester bouche bée, toujours. L’admiration, c’est aussi le sentiment de Stéphane Chapuisat à l’évocation du Norvégien.

L’admiration de Stéphane Chapuisat

«La vitesse, la puissance, le sens du placement, le sens du but: c’est sûr qu’il fait très mal, lance l’ex-international suisse. Il représente l’attaquant moderne. C’est un bosseur, en plus. Et dans ce football actuel qui travaille le physique et la vitesse, il est très dur à arrêter pour un défenseur. Je ne sais pas jusqu’où il peut aller encore. Il ne sera pas au Mondial, il va donc pouvoir rester frais et se concentrer à 100% sur son club, Manchester City. Je crois qu’il n’y a qu’une blessure qui pourrait le freiner.»

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