Formule 1McLaren décroche Oscar Piastri
Après quatre jours de délibération, la CRB (Contrat Recognition Board), le tribunal chargé de trancher les conflits touchant aux contrats en Formule 1, a décidé que le seul contrat valable liant Oscar Piastri à un pilote était celui de McLaren.
- par
- Luc Domenjoz
Après quatre jours de délibération, la CRB (Contrat Recognition Board), le tribunal chargé de trancher les conflits touchant aux contrats en Formule 1, a décidé que le seul contrat valable liant Oscar Piastri à un pilote était celui de McLaren. Une minute après l’annonce de la décision du tribunal, l’écurie anglaise annonçait son duo de pilotes pour 2023: Lando Norris et Oscar Piastri (aussi lié pour 2024).
L’écurie Alpine, qui clamait elle aussi avoir un contrat avec le jeune pilote australien, a donc perdu la bataille, et l’a reconnu aussitôt d’un communiqué de deux lignes.
Une situation difficile pour l’écurie française, qui croyait elle aussi avoir signé un contrat valable avec Oscar Piastri. D’autant que c’est Alpine qui a financé la carrière de l’Australien jusqu’ici. Elle a investi plus de 6 millions d’Euros sur le pilote pour le voir finalement rouler chez McLaren… L’écurie française a ainsi fait preuve de naïveté, pensant avoir un contrat mais n’en ayant pas. Drôle de légèreté dont se sont rendus coupables Laurent Rossi, le patron, et Otmar Szafnauer, le pourtant expérimenté directeur de l’équipe Alpine. Des têtes vont-elles sauter?
Les Pinocchio de la F1
Les menteurs se croisent à tous les niveaux dans les paddocks de Formule 1. Mais cette année, le prix du Pinocchio d’or revient incontestablement à Andreas Seidl, le patron de McLaren.
Alors que le CRB a révélé vendredi que McLaren avait signé un contrat avec Oscar Piastri le 4 juillet dernier, Andreas Seidl déclarait trois semaines plus tard, au cours d’une conférence de presse au Grand Prix de France: «Nous avons un contrat avec Daniel pour l’année prochaine. Il n’y a aucun doute là-dessus.»
La semaine suivante, dans le paddock du Grand Prix de Hongrie, il ajoutait: «De notre point de vue, il n’y a jamais eu besoin de spéculation au sujet de l’avenir de Daniel chez nous. Nous avons toujours été clairs sur le fait que nous avons un contrat en place avec lui.»
Le tout en sachant parfaitement que l’écurie avait déjà signé un contrat avec un autre pilote et allait donc se débarrasser de Daniel Ricciardo…
Les Mercedes à l’aise
Depuis le début de la saison, les performances des monoplaces varient de circuit en circuit. Telle voiture peut fonctionner parfaitement sur une piste, et nettement moins sur une autre.
Si Max Verstappen était absolument imbattable en Belgique, il est possible que sa Red Bull RB16B soit moins invincible ce week-end à Zandvoort - en dépit du support populaire de plus de 120’000 fans.
Vendredi, au terme de la première journée d’essais, le héros local ne pointait qu’à la 7e place, à près de 7 dixièmes des plus rapides - ce qui est beaucoup sur un petit circuit comme le tracé hollandais. «Je ne suis pas surpris par un si grand écart, commentait Max Verstappen. La voiture ne répond pas bien à beaucoup d’endroits, nous allons essayer de corriger ça avant les qualifications.»
Le meilleur temps a été signé par Charles Leclerc, pourtant pas très satisfait non plus de sa Ferrari. Chez Mercedes, par contre, ça va mieux qu’en Belgique, dimanche dernier. Le circuit hollandais est très sinueux, un peu comme celui de Budapest, où George Russell avait signé la pole-position.
Porsche ou pas Porsche?
Après l’annonce de l’arrivée d’Audi en Formule 1, il y a 10 jours, la marque Porsche devrait suivre en tant que motoriste de Red Bull. Sauf qu’au sein de l’écurie de Max Verstappen, les deux patrons, Christian Horner et Helmut Marko, font tout pour que cet accord ne puisse pas avoir lieu - ils ont peur de se voir remplacer par des dirigeants de Porsche si la marque allemande s’associe avec Red Bull.
Christian Horner l’a prouvé vendredi, en affirmant que c’était à Porsche de s’adapter à Red Bull, et non l’inverse! Quand on connaît la réputation, l’aura, et la légende de Porsche, on imagine que de tels propos n’aident pas à signer un contrat avec l’écurie. «Chez Porsche, ils doivent décider s’ils veulent rejoindre la fête ou pas, a lâché Christian Horner. Et ce sera avec notre culture, notre façon d’appréhender la course automobile. Red Bull est une équipe indépendante, c’est notre force, c’est dans notre ADN. Nous ne sommes pas une organisation avec des managers partout. Une collaboration avec n’importe quel grand constructeur doit nous correspondre.»
Avec de tels propos, l’accord avec Porsche n’est pas pour demain. En attendant, Red Bull a embauché plusieurs ingénieurs de grand renom dans le monde des motoristes (ceux de Mercedes, notamment).
L’écurie se prépare ainsi à fabriquer son propre moteur, alors qu’elle a toujours affirmé qu’elle ne le ferait jamais. Encore des menteurs? Non, voyons. Pas en Formule 1…