Réforme reportéeLes prix des médicaments bon marché ne vont pas doubler en 2024
Alain Berset reporte la réforme annoncée en août dernier, malvenue pour la population en ces temps d’inflation et de hausse des primes d’assurance maladie.
Retournement de veste à Berne. Pour réaliser des économies annuelles de 60 millions de francs dans l’assurance maladie de base, le département d’Alain Berset avait proposé en août d’introduire un nouveau système de marges de distribution des médicaments dès 2024. Objectif: augmenter les prix des médicaments de masse bons marché, tels de petits emballages d’analgésiques ou d’antihypertenseurs, pour inciter à l’utilisation de génériques moins chers.
Or, le conseiller fédéral a reporté l'introduction de cette réforme, rapporte ce dimanche la «NZZ am Sonntag». Cela parce que, malgré une baisse des coûts globaux, elle aurait provoqué la hausse de prix de plus de la moitié des médicaments. Pour la population, cela aurait constitué un signal douteux en la période actuelle d’inflation et de forte hausse des primes d’assurance maladie.
Alain Berset invite maintenant tous les groupes d'intérêt à une table ronde. «Comme ce compromis a été critiqué par des organisations, dont celle des patients, qui n'étaient pas représentées dans le groupe de travail, le Département fédéral de l'intérieur va maintenant mener de nouvelles discussions avec toutes les organisations concernées afin de vérifier la solution prévue», confirme le DFI. Par conséquent, le Conseil fédéral ne prendra probablement de décision que d'ici la fin de l'année, indique le DFI au journal zurichois.
Une autre réforme aboutira
La deuxième réforme en matière de prix des médicaments devrait rester à l'ordre du jour du Conseil fédéral: l’instauration d’une marge de distribution uniforme pour les médicaments au même principe actif, indépendamment du niveau de leur prix. Les pharmacies gagneraient ainsi la même chose, qu'elles vendent un original ou un générique. Selon le directeur de l'association Intergenerika Lucas Schalch, cela permettrait d'économiser «jusqu'à 200 millions de francs par an», et la réforme pourrait peut se faire rapidement et indépendamment de celle qui est finalement reportée. Du côté des caisses maladie, on estime néanmoins impératif que les deux réformes soient discutées ensemble. Chez pharmaSuisse, la faîtière des pharmaciens, on estime aussi que les deux réformes devraient être introduites simultanément.
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