Face à des grèves d’ampleur, Londres veut imposer un service minimum

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Royaume-UniFace à des grèves d’ampleur, Londres veut imposer un service minimum

Confronté à un mouvement de colère historique, le gouvernement britannique veut un fonctionnement suffisant dans six secteurs «vitaux», dont la santé, l’éducation et les pompiers.

«Nous ne vous avons pas laissé tomber, votre gouvernement l’a fait»: les syndicats crient leur colère (ici les ambulanciers), Londres tente de trouver une parade.

«Nous ne vous avons pas laissé tomber, votre gouvernement l’a fait»: les syndicats crient leur colère (ici les ambulanciers), Londres tente de trouver une parade.

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Le gouvernement britannique a présenté, mardi, des mesures législatives pour instaurer un service minimum pendant les grèves dans les secteurs jugés vitaux, risquant d’ajouter de l’huile sur le feu au mouvement social historique qui secoue le pays. «Je présente un projet de loi, qui donnera au gouvernement le pouvoir de faire en sorte que les services publics vitaux maintiendront des niveaux de fonctionnement suffisants pour s’assurer qu’il n’y a pas de pertes de vies», a expliqué le ministre des Entreprises, de l’Industrie et de l’Énergie, Grant Shapps, au Parlement.

Il a cité six secteurs jugés «vitaux»: la santé, l’éducation, les pompiers, les transports, la sécurité des frontières et la déconstruction de centrales nucléaires. «Nous ne voulons pas avoir à utiliser cette législation, mais nous devons assurer la sécurité des Britanniques», a-t-il insisté, qualifiant la mise en place d’un service minimum de «mesure de bon sens», en ligne avec ce qui se fait déjà «dans les pays modernes d’Europe, comme la France, l’Espagne, l’Italie ou l’Allemagne».

Grant Shapps a estimé que des réévaluations salariales couvrant pleinement une inflation actuellement à près de 11% dans le pays ne sont «pas la bonne manière de procéder».

«Chaos désastreux du système»

Au Parlement, la responsable travailliste Angela Rayner a répliqué que «personne ne veut ces grèves, et particulièrement les travailleurs qui perdent un jour de paie» lorsqu’ils débrayent. Elle a fustigé le «chaos désastreux du système sous le gouvernement conservateur», avec la «première grève majeure d’ambulanciers en trente ans, la première grève jamais vue» chez les infirmières, sans omettre les débrayages d’enseignants, d’avocats, de cheminots, etc.

Angela Rayner a accusé le gouvernement d’avoir «torpillé l’économie» britannique, ce à quoi Grant Shapps a répondu qu’elle semblait oublier qu’il y avait eu une pandémie et que l’invasion russe de l’Ukraine avait largement contribué à faire flamber les cours de l’énergie et l’inflation.

La secrétaire générale du syndicat Unite, Sharon Graham, s’insurgeait, mardi, contre les propositions législatives, qualifiées de «gadget dangereux de la part d’un gouvernement qui ferait mieux de négocier pour résoudre la crise qu’il a causée». Estimant que Grant Shapps masque la vérité et veut importer «les pires pratiques d’autres pays», elle ajoute qu’il pourrait s’inspirer au contraire de l’Irlande ou de l’Espagne, en interdisant par exemple les licenciements visant à réembaucher les mêmes salariés à des conditions moins favorables pour eux (technique dite du «fire and rehire»).

Ouverture au dialogue

Grant Shapps a toutefois réaffirmé son respect du droit de grève, se félicitant de «progrès» dans les discussions qui se sont tenues entre le gouvernement et les syndicats, même si au final elles n’ont pas débouché sur des avancées concrètes. Ces discussions ont cependant marqué une ouverture au dialogue qui contraste avec le ton très dur adopté, jusqu’à présent, par le gouvernement conservateur.

De nouvelles grèves sont en préparation, notamment chez les kinésithérapeutes ou chez les ambulanciers, qui devraient à nouveau débrayer dès mercredi.

(AFP)

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