SessionL’adaptation des rentes AVS/AI définitivement enterrée
Les retraités n’auront pas entre 7 et 14 francs de plus par mois pour compenser le renchérissement. Après le National mercredi, le Conseil des États a également refusé le projet.


Les retraités devront se contenter de rentes adaptées tous les deux ans selon l’indice mixte.
Getty Images/iStockphotoMauvaise nouvelle pour les retraités et les bénéficiaires de rentes AI. Ils n’auront pas droit à une hausse extraordinaire de leurs rentes en raison du renchérissement. Ils devront se contenter de leur adaptation habituelle tous les deux ans. En effet, après la volte-face du National qui a refusé d’entrer en matière mercredi, le Conseil des États vient de balayer à son tour cette hausse. Mais de justesse: 21 voix contre 20 (et 1 abstention). Le projet est donc définitivement enterré.
Pour rappel, le Parlement avait poussé le Conseil fédéral, en décembre, à adapter d’urgence les rentes au renchérissement afin de compenser la perte du pouvoir d’achat des seniors jusqu’à fin 2024. Le gouvernement avait du coup proposé de relever la rente AVS minimale de 7 francs (de 1225 à 1232 francs), et la rente maximale de 14 francs, (de 2450 à 2464 francs). Une hausse qui s’ajoutait à l’adaptation ordinaire des rentes que Berne effectue tous les deux ans en se basant sur l’indice mixte, qui prend en compte l’évolution des salaires et des prix. La dernière adaptation avait d’ailleurs eu lieu le 1er janvier dernier avec une hausse des rentes comprise entre 30 et 60 francs.
«25 centimes par jour»
Le Conseil des États a donc suivi une minorité de droite de la commission, emmenée par Alex Kuprecht (UDC/SZ) qui refusait d’entrer en matière, rappelant que la hausse demandée serait minime pour les personnes concernées – «25 centimes par jour», a souligné l’élu UDC – mais représentait quand même 418 millions de francs pour l’AVS. «Cela représente 0,45% des dépenses annuelles de l’AVS», a relativisé le ministre de l’Intérieur, Alain Berset.
«Ce n’est effectivement pas grand-chose mais c’est très important pour les retraités», a relevé Marina Carobbio Guscetti (PS/TI). La gauche et le Centre ont tenté en vain de convaincre sur la nécessité d’agir pour aider les retraités qui doivent faire face à la hausse des primes maladie, des loyers ou de l’énergie. Cette inflation pourrait s’élever à 8% en 2023, soit près de 450 francs de moins par mois en termes de pouvoir d’achat, a relevé la Tessinoise. «En outre, les réactions de la population après le rejet du National montrent que la population attend de nous que nous respections nos engagements pris en décembre», a-t-elle plaidé. Sans succès.