SantéLa FRC demande le gel des primes maladie
Couplée à l’inflation, la hausse qui va frapper les assurés sera encore plus insupportable que d’habitude. La FRC veut bloquer les primes dès 2024 pour faire bouger les choses.
![Michel Pralong](https://media.lematin.ch/4/image/2024/01/11/ee8c66ba-d9f8-4545-a733-0ee9fe5534f2.png?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C19%2C1104%2C621&fp-x=0.5027173913043478&fp-y=0.41488020176544765&crop=focalpoint&s=4a5cf81557e60798f8117d477cb937c7)
![Les assurés supportent les deux tiers des coûts de la santé. Si les autres acteurs participaient plus, ils seraient plus enclins à prendre des réformes, estime la FRC. Les assurés supportent les deux tiers des coûts de la santé. Si les autres acteurs participaient plus, ils seraient plus enclins à prendre des réformes, estime la FRC.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/01/a907e17d-bb2f-491a-8360-02c497be09a3.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1365&fp-x=0.5&fp-y=0.5003663003663004&s=ba9697465fa161aef69162196640aa8d)
Les assurés supportent les deux tiers des coûts de la santé. Si les autres acteurs participaient plus, ils seraient plus enclins à prendre des réformes, estime la FRC.
Getty ImagesOn l’attend en septembre: l’annonce du montant des primes maladie 2024 va être un coup d’assommoir. La hausse devrait être bien plus forte que l’an dernier. Or elle sera encore plus difficile à supporter en cette période d’inflation, où les prix des loyers, de l’énergie et des transports prennent aussi l’ascenseur. Que peut-on y faire? C’est toujours la même question, sans véritable réponse concrète. La Fédération romande des consommateurs (FRC) vient de lancer une proposition qui ressemble à un pavé dans la mare: geler les primes!
Son constat est que, lors de la dernière législature, le Parlement fédéral n’a pris aucune véritable mesure en faveur des assurés, se contentant de dispositions cosmétiques. Pour la FRC, il ne s’agit pas tant d’un clivage entre le gauche et la droite qu’entre le Conseil national et celui des États. Toutes les réformes significatives prises par le premier ont été bloquées par le deuxième, «bien plus poreux à l’influence du lobbying respectif des assureurs, des médecins et des fabricants de médicaments», écrit la Fédération.
Voter pour ceux qui veulent des réformes
Et si les choses ne bougent pas ou tellement lentement, c’est surtout parce que celui qui supporte les deux tiers des coûts de la santé, c’est l’assuré, fidèle au poste pour casquer depuis 25 ans que la LAMAL existe. Si les autres acteurs devaient davantage passer à la caisse, ils seraient plus enclins à trouver des solutions pour faire baisser les coûts, raisonne la FRC. C’est pour cela qu’elle propose, dès 2024, un gel des primes. Qui ne seront dégelées que lorsque chacun aura entrepris des réformes avec l’aval des assurés.
Mais qui peut décider d’un tel gel? «Le Parlement», répond Yannis Papadaniel, spécialiste santé à la FRC. Comment faire alors si le Conseil des États s’oppose systématiquement à toute mesure concrète? «C’est pour cela que nous parlons de 2024, soit après les élections fédérales de cet automne, avec un nouveau Parlement». En clair, si vous voulez voir vos primes baisser, votez pour ceux que vous pensez être prêts à y travailler.
D’autres propositions ont été faites lors de cette campagne, notamment cette forme d’assurance à la carte proposée par le PLR. «Poser la question des prestations qui devaient être incluses dans les remboursements fait sens, il y a une réflexion à mener là-dessus, estime Yannis Papadaniel. Mais le PLR ne propose que de supprimer les médecines complémentaires, c’est une mesure purement cosmétique. Et encore une fois, l’effort est demandé au seul assuré». Et l’idée de caisse unique, qui revient une nouvelle fois? «Il faut être clair, ce n’est pas elle qui résoudra le problème des coûts, mais elle a l’avantage de clarifier la gouvernance, avec un seul interlocuteur. Elle garantit aussi une plus grande transparence».
Éviter un effet de rattrapage
Si. à la sortie des urnes, le nouveau Parlement devait décider de la mesure drastique d’un gel des primes, la FRC veut également éviter que, lors du dégel, l’assuré doive supporter un rattrapage douloureux. C’est pourquoi elle soutient l’initiative visant à plafonner les primes à 10% du revenu, tout comme elle appuie l’initiative du Parti socialiste et du Centre de fixer un seuil annuel des coûts à partir duquel il serait nécessaire de définir des réformes.