FootballFrédéric Favre: «Le président du FC Sion s’offusque d’une décision qu’il a prise»
Le conseiller d’État valaisan en charge de la sécurité et du sport répond au courrier que lui a adressé Christian Constantin dans l’idée d’abroger les billets nominatifs au stade de Tourbillon.
- par
- Emmanuel Favre
Le 7 octobre, sous la signature du président Christian Constantin, le FC Sion a adressé une lettre aux Conseillers d’Etat du Canton du Valais. Un courrier dont les médias ont reçu une copie lundi matin.
On lit notamment: «Comme vous le savez, M. Frédéric Favre, en charge du Département de la Sécurité, des Institutions et du Sport, a souhaité - en partant d’une bonne attention (ndlr: il voulait probablement dire «intention») - intégrer les billets nominatifs au stade de Tourbillon dans le but d’enrayer la culture ultra.»
Pour mémoire, depuis le début de la saison 2021-2022, les spectateurs doivent présenter une pièce d’identité afin de vérifier que le nom soit conforme à celui qui figure sur le billet ou l’abonnement.
Plus loin, dans la lettre, on découvre: «(...) nous pensons qu’il serait vraiment judicieux et nécessaire de faire marche arrière avec cette «fausse bonne idée» afin d’éviter des conflits qui se retrouveront sur l’ensemble des médiaux (ndlr: il voulait probablement dire «médias») mondiaux.»
Le paragraphe suivant: «Nous comprenons évidemment que M. Frédéric Favre puisse être offensé par ce retrait à faire, mais en accomplissant ce pas, celui-ci sera toujours moins dommageable que d’assister aux violences de foule (mêmes les Américains ont quitté l’Afghanistan…).»
Contacté, Frédéric Favre s’est dit étonné par cette lettre «dont le contenu ne correspond pas à la réalité de faits».
Le conseiller d’État replace les éléments dans leur contexte historique: «La décision de la mise en place des billets nominatifs est le fruit de discussions, principalement entre quatre personnes: le président de la Ville de Sion, le commandant de la police valaisanne, le président du FC Sion et moi.»
Il souligne: «Je m’étonne que le président du FC Sion s’offusque donc d’une décision qu’il a lui-même prise. Surtout que ma porte a toujours été ouverte à la discussion et que nous avions de toute manière prévu de tirer un bilan.»
Frédéric Favre, qui rappelle que cette manière de procéder ne soulève aucune contestation dans l’environnement de l’EV Zoug (hockey sur glace), replace le FC Sion dans un contexte plus global. Et se questionne: «Est-ce normal qu’un club ainsi que le contribuable doivent autant payer pour la sécurité d’un match de football? Raison pour laquelle nous nous étions engagés ensemble dans de telles mesures.»
Il précise encore que toutes les parties impliquées dans cet accord avaient pris l’engagement de soutenir le FC Sion. «La Ville en améliorant l’infrastructure, le Canton et le Police en assumant une partie importante de la sécurité et en ne facturant pas la totalité des frais occasionnés.»
La réponse officielle sera envoyée à brève échéance au président du FC Sion.