Retour en mer: Alan Roura va se confronter à sa nouvelle réalité

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Retour en merAlan Roura va se confronter à sa nouvelle réalité

Première course avec Hublot pour le marin genevois qui doit apprendre à porter le costume de favori.

Grégoire Surdez Brest
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Grégoire Surdez Brest
Vendredi, Alan Roura et Hublot ont participé à une première épreuve: des runs de vitesse pour se mettre en appétit avant la grande course qui s’élance ce dimanche 8 mai.

Vendredi, Alan Roura et Hublot ont participé à une première épreuve: des runs de vitesse pour se mettre en appétit avant la grande course qui s’élance ce dimanche 8 mai.

F. Van Malleghem

Place aux actes. Alan Roura va enfin retrouver son élément préféré. Seul en mer, le Genevois prend son pied depuis qu’il est tombé en amour avec le Vendée Globe. Ce tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, qui ne s’offre pas au premier ou à la première venue. À 29 ans, il en a déjà bouclé deux là ou certains n'en ont jamais fini un seul malgré de nombreuses tentatives. De quoi se tailler une jolie réputation dans le milieu et aux yeux du grand public. Alan Roura est ce navigateur qui ne lâche rien et qui termine ses courses malgré les soucis.

L’aventurier, le marin qui a grandi sur l’eau, l’enfant de la voile, doivent désormais prendre leurs cliques et leurs claques tous les trois pour laisser la place au régatier pur et dur qui ne vise jamais rien d’autre que la place de celui qui le précède. «J’ai le bateau, j’ai le sponsor, j’ai l’équipe: il n’y a plus qu’à, comme on dit, lance Alan Roura avec un sourire toujours aussi franc. Cette première course de la saison s’annonce déjà très relevée avec la présence de pratiquement tous les meilleurs marins et bateaux.»

Un bateau unique

Une course de 1200 milles du tonnerre à Brest, il n’y a rien de tel pour lancer sa saison et faire face à sa nouvelle réalité. «Je sens que j’attire davantage les regards, reconnaît Alan Roura. Mon bateau est aussi l’objet de pas mal d’attention car il est unique et qu’Alex Thomson avait été assez discret.» Conçu spécialement pour le parcours du Vendée Globe par le Britannique, Hublot (ex-Hugo Boss) doit être pris en main par son nouveau propriétaire dans les conditions du direct. «Ce sera ma première navigation en solitaire avec Hublot, dit-il. Il y aura donc forcément pas mal de choses que je vais pouvoir découvrir et valider. Et sans doute qu’il y aura quelques bricoles à changer. Mais ce bateau me ressemble et c’est comme s’il avait été fait pour moi. Le fait qu’Alex et moi mesurions la même taille y est pour beaucoup. J’ai vraiment hâte d’apprendre à mieux le connaître en course.»

La Guyader Bermudes Race, première épreuve de la saison du championnat du monde Imoca (la classe des monocoques 60 pieds du Vendée Globe), propose un parcours très sélectif et exigeant. La flotte (24 bateaux) s’élancera donc de Brest ce dimanche à 14 h. Elle effectuera une boucle en Atlantique via le Fastnet à la pointe Sud-Ouest de l’Irlande et un Waypoint Gallimard situé au Nord-Ouest du Cap Finisterre. Le sens du parcours sera défini en fonction des conditions météorologiques.

Quelles seront les ambitions du skipper de Hublot? «Je vais viser le meilleur résultat possible car j’ai envie de prouver que je suis un compétiteur. Mais je ne perds pas de vue que le véritable objectif de la saison, ce sera la Route du Rhum, en novembre. C’est une course que j’adore, au même titre que le Vendée Globe. Parmi les skippers qui ont des bateaux de la dernière génération, capables de gagner des courses, je suis un peu le rookie. Ce qui ne m’empêche pas d’être ambitieux pour cette première confrontation.»

Les premiers skippers et leurs chevaux furieux sont attendus jeudi dans la journée en rade de Brest. Alan Roura et Hublot espèrent bien faire partie du premier troupeau.

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