Conseil national: Guy Parmelin coule définitivement le «franc pour les cornes»

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Conseil nationalGuy Parmelin coule définitivement le «franc pour les cornes»

Après le refus de l’initiative pour les vaches à cornes en 2018, le Conseil des États proposait une solution pour aider les éleveurs à cornes. Guy Parmelin a haussé le ton et le Conseil national s’est couché.

Eric Felley
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Eric Felley
L’image idyllique de la vache à cornes dans le paysage helvétique est un des arguments qui plaident en faveur de subventions supplémentaires.

L’image idyllique de la vache à cornes dans le paysage helvétique est un des arguments qui plaident en faveur de subventions supplémentaires.

Getty Images/EyeEm

En 2018, le peuple avait rejeté l’initiative pittoresque des vaches à cornes. Mais en juin 2022, le Conseil des États avait décidé de soutenir une motion de Roberto Zanetti (PS/SO) pour relancer le subventionnement de la corne. Ce jeudi, le Conseil national a finalement décidé de confirmer le vote populaire, plutôt que de verser une contribution supplémentaire.

Une place pour les cornes

Roberto Zanetti partait du principe que 20% des gens avaient refusé cette initiative parce qu’elle voulait inscrire la subvention dans la Constitution. Sa motion proposait d’inscrire la contribution à un niveau plus bas, dans l’ordonnance. La majorité de la commission du National avait suivi cette approche: «Les animaux dont la détention est plus compliquée que celle d’autres animaux, notait-elle dans son rapport, méritent eux aussi d’avoir une place dans l’agriculture et il y a lieu de prévoir une indemnisation supplémentaire pour cela».

Deux catégories

«Cela ne devrait pas dépasser un crédit de 20 millions de francs et seulement pour les animaux adultes», a défendu Markus Ritter (C/SG) au nom de la commission. Jacques Bourgeois (PLR/FR) a soulevé le risque d’avoir deux catégories d’éleveurs: à cornes et sans cornes. «Elles existent déjà, a répondu Samuel Bendahan pour la commission également, mais c’est plus difficile pour ceux qui ont des vaches à cornes. Avec la motion, on peut rétablir une égalité».

Vaches à cornes, vaches dangereuses

Pour la minorité de la commission, comme pour le Conseil fédéral, le non à l’initiative devait être considéré comme «un non à de nouvelles subventions dans l’agriculture». Selon Olivier Feller (PLR/VD): «Le peuple et les cantons ont voté et nous devons respecter cette décision populaire qui date d’il y a peu de temps». Il a insisté sur les dangers des cornes pour les humains: «Le passant préfère voir une vache sans cornes, qu’une vache avec des cornes qui l’attaque».

Guy Parmelin hausse le ton

À son tour de parole, le conseiller fédéral Guy Parmelin a haussé le ton: «Le Conseil fédéral respecte la décision populaire. Les étables à l’attache ont déjà bénéficié d’une augmentation de 20% des aides à l’investissement». Selon lui, la motion va à l’encontre des efforts faits par le Parlement pour favoriser la stabulation libre et réduire la bureaucratie dans l’agriculture. «Le Conseil fédéral estime à 28 millions de francs le montant qu’il faudrait pour verser 80 francs par unité de gros bétail, voire jusqu’à 100 millions de francs».

Bref, il a suffisamment élevé la voix pour que le Conseil national prenne peur et refuse cette subvention pour les cornes par 92 voix à 86 et 13 abstentions.

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