BanquesLa chute en Bourse continue pour First Republic et Credit Suisse
En cours de séance boursière, ce vendredi, les marchés ont rechuté. Et l’action du No2 bancaire suisse baissait de 11% en milieu de journée, après avoir repris 19,15% la veille.
Les marchés retombaient dans le rouge, vendredi, à la mi-séance, après un répit de courte durée face à la rechute en Bourse des maillons faibles bancaires First Republic et Credit Suisse, en dépit des pare-feux pour éviter que la situation ne dérape.
Soulagés, dans la matinée, par les aides financières apportées à ces deux banques et confortés par les assurances de la Banque centrale européenne (BCE) pour la zone euro, les indices s’inscrivaient finalement en recul, de Paris (-0,59%) à Milan (-0,27%), en passant par Francfort (-0,39%) et Londres (-0,29%), peu après 13h15.
Onze grandes banques américaines se sont engagées, jeudi, à voler à la rescousse de First Republic, en déposant 30 milliards de dollars au sein de cet établissement pour renforcer ses liquidités et éviter que la situation ne s’envenime, après les faillites de Silicon Valley Bank, Signature Bank et Silvergate, la semaine dernière.
Investisseurs terrifiés par un risque de contagion
Un effort salué par la Réserve fédérale américaine (Fed), le Trésor et deux régulateurs financiers, alors que les investisseurs sont terrifiés par un possible risque de contagion à d’autres établissements bancaires. Depuis le 10 mars, ces défaillances de banques outre-Atlantique ont ravivé le spectre de la crise financière de 2008, qui avait déstabilisé l’économie mondiale.
Signe de tensions financières, les banques américaines auraient depuis emprunté un total de 164,8 milliards de dollars, auprès de deux facilités de garantie de la Réserve fédérale américaine, au cours de ces derniers jours, selon l’agence d’informations financières Bloomberg.
Ouverture à 17% pour First Republic, mi-séance à -11% pour Credit Suisse
Mais l’action de First Republic, 14e banque américaine par la taille des actifs, perdait plus de 13% dans les échanges électroniques avant l’ouverture de Wall Street, avant d’ouvrir en baisse de plus de 17 pour cent. Et celle de Credit Suisse rechutait fortement vendredi (de 11% vers 13h15), après avoir repris 19,15% la veille, sans parvenir à compenser la pire chute de son histoire mercredi (de près de 25%).
Le géant bancaire en difficulté a reçu le soutien de la Banque nationale suisse pour renforcer ses liquidités, tandis que l’hypothèse d’un rachat du géant bancaire a refait surface, selon des analystes. Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau s’est voulu rassurant. «Les banques françaises et européennes sont extrêmement solides», a-t-il déclaré, vendredi, sur BFM Business, et «ne sont pas dans la situation de certaines banques américaines».
Pour autant, la Banque centrale européenne (BCE) réunit de son côté, vendredi, son organe de surveillance des banques en zone euro, pour un «échange de vues» sur le secteur bancaire après les turbulences des derniers jours. C’est la deuxième fois que cet organe est convoqué cette semaine pour une réunion hors du calendrier habituel, compte tenu des développements rapides affectant le secteur.
Position assouplie envers l’inflation?
Toutes ces turbulences bancaires ont alimenté les spéculations selon lesquelles les banques centrales pourraient assouplir leur position à l’égard de l’inflation, afin d’éviter une grave récession. Jeudi, la BCE a toutefois réaffirmé sa détermination à combattre l’inflation toujours élevée en relevant ses taux d’intérêt directeurs de 0,5 point de pourcentage supplémentaire, s’abstenant toutefois de statuer sur la suite du resserrement monétaire.