Bourse: l’espoir de corridors maritimes en mer Noire fait refluer les cours du blé et maïs

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Guerre en UkraineL’espoir de corridors en mer Noire fait refluer les cours du blé et du maïs

Pour la première fois en trois semaines, le blé s’échange à moins de 400 euros la tonne sur Euronext, pour une livraison en septembre. Le maïs, lui, atteint 346 euros la tonne pour juin.

En Ukraine, il reste encore 20 millions de tonnes de céréales à exporter en attendant la prochaine récolte.

En Ukraine, il reste encore 20 millions de tonnes de céréales à exporter en attendant la prochaine récolte.

AFP

Les cours du blé et du maïs ont nettement reflué ces derniers jours, sous l’effet conjugué d’une météo plus propice aux cultures et de l’espoir suscité par l’hypothèse de corridors maritimes pour sortir des céréales d’Ukraine. Pour la première fois en trois semaines, le cours du blé est repassé mardi sous la barre de 400 euros la tonne sur Euronext, pour une livraison en septembre.

Sur Euronext, peu après 17 h mercredi, le blé tendre se vendait à 396.25 euros la tonne pour livraison en septembre et le maïs à 346.75 euros pour juin. Le colza s’échangeait à 797.75 euros la tonne pour août. À la Bourse de Chicago, peu avant l’ouverture, le prix du blé de variété SRW atteignait 10.93 dollars le boisseau et le maïs 7.5425 dollars pour des livraisons en juillet. Le soja s’affichait à 16.9175 dollars.

«Trois éléments principaux expliquent cette détente», selon Gautier Le Molgat, analyste chez Agritel: un «essoufflement de la demande face à un niveau de prix délirant», une «amélioration des conditions de culture, notamment aux États-Unis», et l’espoir suscité par «les discussions sur les corridors maritimes» en Ukraine, où il reste encore 20 millions de tonnes de céréales à exporter en attendant la prochaine récolte.

Après trois mois de blocus, le président russe Vladimir Poutine s’est dit lundi prêt à travailler avec la Turquie à la libre circulation des marchandises en mer Noire, y compris «des céréales provenant des ports ukrainiens». Les Européens voudraient placer l’ouverture de ces «corridors sécurisés» sous l’égide des Nations Unies, afin d’offrir des «garanties légitimes de sécurité» à l’Ukraine qui devrait procéder au déminage de son port d’Odessa qui bloque le passage des bateaux.

Faire un geste

La prudence doit rester de mise pour Andreï Sizov, directeur général du cabinet de conseil agricole russe SovEcon: «Je doute que dans les circonstances actuelles, le Kremlin veuille aider l’économie et l’agriculture ukrainiennes. Ils peuvent faire un geste et laisser sortir quelques navires, qui seront assez courageux pour quitter ces terminaux, mais cela ne représenterait qu’une part négligeable des réserves de grains».

Le marché a aussi réagi au fait «que l’Union européenne veut essayer d’acheminer plus de grains (ukrainiens) par voie terrestre et améliorer les infrastructures» pour ce faire, ajoute Michael Zuzolo, président de Global Commodity Analytics. Or, poursuit-il, «le fait que les gouvernements occidentaux essayent d’améliorer le transport terrestre est, pour moi, une indication qu’ils ont quasiment renoncé à le faire sortir par la mer Noire». Les analystes soulignent également que le marché a réagi aux semis ukrainiens, en recul d’un tiers pour le blé et de moitié pour le maïs, mais meilleurs qu’escomptés en temps de guerre.

Les droits d’exportation pénalisent les fermiers russes

Malgré le repli des derniers jours, «les prix vont rester élevés jusqu’à ce qu’on ait confirmation que ces récoltes pourront être exportées», estime Frank Cholly, de RJO Futures. Pour Andreï Sizov, «l’ironie est que les fermiers français ou américains bénéficient de cette situation, mais pas les agriculteurs russes». «Avec les taxes (à l’exportation) mises en place l’an passé, l’État prélève 70% des revenus générés au-delà de 200 dollars la tonne pour le blé. Aujourd’hui, les fermiers russes perdent 30% de leurs revenus à cause de cette taxe», souligne-t-il. Et cela va durer, le droit d’exportation russe passant mercredi à 121.2 dollars la tonne contre 110,5 auparavant.

(AFP)

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