SportAbécédaire prospectif du sport en 2024 (1/4)
L’année que vient de débuter s’annonce intense pour les sportifs, mais aussi pour ceux qui aiment suivre les athlètes depuis leur canapé. En quatre épisodes, on a essayé d’imaginer ce que sera le sport en 2024. Ou pas. Plutôt pas, en fait…
- par
- Robin Carrel
A comme À ça de Dieu!
C’est passé à ça! À la lutte jusqu’au bout pour le titre national, le Servette FC a crevé au poteau dans la dernière ligne droite, sur la route du titre de champion de Suisse. Vite débarrassés de la Coupe d’Europe, les Grenat ont embêté le FC Zurich jusqu’au bout. Clin d’œil du destin, c’est Jean-Pierre Nsame qui les a crucifiés dans les derniers instants du tour pour le titre, alors que Young Boys, demi-finaliste malheureux de l’Europa League, n’avait pourtant plus grand-chose à jouer. Le Camerounais a toutefois reçu une belle ovation du Stade de Genève, lui qui devenait à cette occasion le meilleur buteur de l’histoire de la Super League. Dans la foulée, il a signé pour trois ans au SFC.
B comme ballot
C’est vraiment dommage… Pourtant, l’équipe de Suisse de Murat Yakin semblait s’être remise sur les rails du succès, après une victoire en Irlande et un nul au Danemark en amical, au mois de mars. Pourtant, dès la préparation pour l’Euro, les choses ont tourné au vinaigre. Hakan Yakin, le nouvel assistant de l’équipe de Suisse, dirigeait un entraînement lors du camp préparatoire à Lugano, pendant que son frère jouait logiquement au golf. Celui qui venait de se faire virer après la relégation d’Istanbulspor a eu le tort de titulariser un cône devant un minibut lors d’une séance tactique à la place de Gregor Kobel. Ce dernier a pété un plomb et quitté le groupe, pendant que son agent Philipp Degen expliquait que l’entraîneur des gardiens de l’équipe de Suisse avait des actions dans une entreprise de cônes de chantier. Le début d’une compétition ratée donc et finalement quittée dès le 1ᵉʳ tour, après un simple nul contre l’Écosse et deux roustes face à l’Allemagne et la Hongrie.
C comme Coupe de l’America
C’est reparti! Dans quelques mois, entre le 22 août et le 20 octobre, les rues de Suisses vont se repeupler de types avec des polos ou des casquettes Alinghi! Le défi suisse participera à la 37e Coupe de l’America et tout le monde va se poser devant sa télévision pour essayer de comprendre quand empanner et pourquoi cette maudite régate ne démarre pas, alors que pourtant les organisateurs expliquent très, très bien qu’il y a 8,2 m/s de vent en tribord amure et que l’eau est trop formée de houle à cause de l’ondulation des marées et des inversions de température dans les sous-couches du golfe de Barcelone, le tout devant une assistance de supporters anesthésiés au champagne. Surprise au final, c’est le défi français du K-Challenge Racing, représentant la Société nautique de Saint-Tropez, qui s’est imposé. La disqualification de tous les autres équipages en est la cause.
D comme dommage
Stade Lausanne Ouchy aura tout tenté jusqu’au bout, mais les Oscherins sont finalement retournés en Challenge League. Le club de la Pontaise a fini dernier du classement, non sans s’être battu jusqu’au bout. Au final, c’est Winterthour qui a arraché in extremis la place de barragiste. La troupe de Patrick Rahmen a même sauvé sa place dans l’élite en barrages, aux penalties, au nez et à la barbe du FC Thoune. Dans la foulée de la relégation du SLO et de l’annonce de la construction d’un stade à Vidy pour Athletissima, la Pontaise est officiellement devenue monument historique. La majorité rose-verte de la Ville a d’abord voulu étendre l’écoquartier des Plaines-du-Loup, mais devant l’impossibilité de démolir le mythe, elle a dû se résoudre à y planter des arbres. L’enceinte sera ouverte tout l’été avec des barbecues à disposition, mais seulement pour des steaks et des saucisses véganes ou du tofu.
E comme encore raté
Primoz Roglic a signé chez Bora en début de saison, histoire d’avoir une dernière occasion d’essayer de gagner un Tour de France. La marque Red Bull a investi dans cette équipe en début de saison et on a longtemps pensé que ça lui donnerait des ailes. Le Slovène, malgré trois Vuelta, un Giro et deux Romandie au palmarès, n’y arrivera sans doute jamais. En effet, après avoir été vaincu in extremis en 2020 par Tadej Pogacar, lors du dernier contre-la-montre, l’ancien sauteur à ski a encore réussi à inventer une défaite dont il semble avoir le secret sur les routes du Tour. Cette fois, c’est pour une raison encore plus bête que ses chutes habituelles: le cycliste de Trbovlje n’a tout simplement pas pu prendre le départ d’Italie. Lors du contrôle antidopage d’avant-Tour, il avait un taux de taurine trop important. Roglic a eu le tort de boire tous les Red Bull qu’on lui a proposés lors d’une séance photos pour son nouveau sponsor et le verdict a été sans appel.
F comme facile
Marco Odermatt est trop fort. On le sait depuis longtemps. Mais la blessure de Marco Schwarz lui a tellement ouvert la porte d’un nouveau Globe de cristal que le Nidwaldien a été sacré à la fin du mois de février déjà! Alors, à l’image des cyclistes sur route qui passent volontiers au VTT ou au cyclo-cross dans leurs périodes creuses, «Odi» a décidé d’explorer d’autres disciplines lattes au pied. Il faut dire que les Mondiaux de freestyle 2025 auront lieu en Engadine et que gagner un titre à domicile n’a pas de prix. Le Suisse a donc décidé de se mettre au skicross au mois de mars, manquant ainsi les finales d’alpin de Saalbach. À la place, il s’est aligné lors des deux derniers week-ends à Veysonnaz et Idre Fjäll en mars, pour trois victoires tranquilles en finale. Odermatt avait un programme encore plus ambitieux au départ, mais Swiss-Ski lui a malheureusement interdit de participer au concours de vol à skis de Vikersund.