Ski alpinLara Gut-Behrami: «Valon? Il est très occupé!»
La Tessinoise a trouvé la raison à ses soucis de santé de l’hiver passé. Avant la reprise ce samedi à Sölden, elle n’est pas prête à rejoindre son mari, retraité, mais ne veut pas se projeter trop loin.
- par
- Sylvain Bolt Sölden
Lara Gut-Behrami a retrouvé ses pleines capacités physiques en juillet, après une saison perturbée par des soucis de santé. Une grippe, puis le Covid en décembre et une fatigue qui l’a forcée à faire l’impasse sur neuf épreuves lors de l’hiver 2021/2022 ont freiné son hiver. Des examens approfondis ont révélé une infection pulmonaire et un virus proche de la mononucléose.
Lara Gut-Behrami, comment vous sentez-vous avant l’ouverture de la Coupe du monde à Sölden?
Je me sens bien, je suis en bonne santé. Et je suis soulagée d’avoir pu trouver la solution à mes soucis de l’hiver passé. J’ai pu skier avec les skieurs masculins. Grâce à Swiss-Ski, j’ai pu faire le voyage avec mon physiothérapeute, qui me suis chez moi à Udine (Italie). Après, la course, c’est une autre chose. Mais j’ai fait ce qui était sous mon contrôle pour arriver prête à Sölden. J’aime beaucoup cette piste (deux victoires et une deuxième place en 2021).
Que pouvez-vous améliorer?
On essaie d’améliorer des détails, j’ai tenté de devenir plus robuste en condition physique par exemple. Mais c’est toujours de la théorie, ce n’est que dans la pratique qu’on voit le résultat. J’espère surtout ne pas devoir faire l’impasse sur des courses cette saison.
Vous pensez être prête pour jouer la gagne dès dimanche?
En tant qu’athlète, on espère toujours évoluer ou s’améliorer. Je n’ai pas forcément atteint mon meilleur niveau, mais j’ai une très bonne sensation sur les skis. Je sais aussi qu’en géant, je progresse au fur et à mesure de la saison. Donc je suis confiante. Et puis je suis très heureuse avec mon entourage, mon staff et ma famille.
Votre mari Valon Behrami a pris sa retraite, va-t-il vous rejoindre plus souvent sur les épreuves de Coupe du monde?
Valon? Il est très occupé et il travaille à 100%! Il travaille pour la chaîne privée DAZN, comme commentateur en Italie. Et il y a plusieurs émissions. Il va aussi commenter la Coupe du monde pour la RSI. Donc il ne sera pas présent aux bords des pistes ni dans mon entourage sur les étapes.
Vous abordez l’hiver différemment avec l’expérience?
C’est clair que je me rends compte parfois que cela fait quatorze ans que je suis en Coupe du monde. L’équilibre change, les voyages sont plus contraignants, c’est plus compliqué et ça prend plus de temps de revenir d’une chute. C’est un vrai challenge de faire toute une saison sans serrer les dents mais en produisant du bon ski. Parfois, je ressens le poids des années, mais c’est normal, je suis quand même en bonne forme à 31 ans.
Quand on vous demande si vous pensez être capable de gagner le général, ça vous énerve?
Ce n’est pas que ça m’énerve, mais j’ai toujours la même réponse. Quand j’ai gagné le grand globe en 2016, j’ai pris une course après l’autre. C’était ma première année sur Head et on s’imaginait que ça allait être compliqué pour moi au niveau des réglages du matériel. J’avais fait mentir les pronostics. Ce n’est pas une question à me poser parce que je n’ai pas de réponse très intéressante mise à part «je prends une course après l’autre».
Donc vous ne vous projetez pas forcément jusqu’aux JO de Milan-Cortina 2026, près de chez vous en Italie?
Non, je n’arrive pas à me projeter aussi loin. Même Pékin, j’avais l’impression que c’était irréalisable car trop loin. C’est pour ça que je préfère planifier une saison après l’autre. Après, je n’espère pas que ce sera ma dernière saison. Mais il y a toujours des inconnues, comme l’année passée. Je n’avais jamais planifié de perdre autant d’énergie physique et mentale. Donc prenons les événements les uns après les autres. Ma carrière peut durer une année, deux ans, quatre ans ou plus. Je ne peux pas vous le dire aujourd’hui.