Polémique«Elle pense»: un magazine choque avec sa une sexiste
La revue musicale «Diapason» a dû s’excuser après une formulation maladroite concernant la cheffe d’orchestre et soprano canadienne Barbara Hannigan.
- par
- Michel Pralong
Le poids des mots, le choc des photos. Si c’est le slogan de «Paris Match», d’autres titres de presse devraient s’en inspirer au moment de faire leur une. Après «Le film français», qui a créé la polémique avec sa photo de couverture ne montrant que des hommes blancs, reflétant du coup bien mal la diversité dans le cinéma français, c’est au tour d’un autre magazine, consacré à la musique, de choquer avec cette fois les termes employés.
Le journal «Diapason» consacre en effet sa une à la cheffe d’orchestre et soprano Canadienne Barbara Hannigan. Et après le titre «À pleine voix», il est écrit «Elle chante, elle pense, elle dirige». Une formulation qui a fait réagir la principale intéressée qui, sur Twitter a écrit: «En effet, j’ai été connue pour penser, mais qui aurait cru que «penser» faisait la Une des journaux», comme l’a relevé «Le Parisien».
Le magazine a fait une mise au point concernant ce titre qui a fait polémique sur les réseaux sociaux. S’il précise qu’il n’y avait évidemment aucune intention sexiste de la part de la rédaction, s’ensuit une laborieuse justification (une référence au «Je pense donc je suis» de Descartes, à un titre de livre de Pierre Boulez), pour en arriver à préciser que ce titre n’était qu’un raccourci pour décrire l’approche intellectualisée de la musique de Barbara Hannigan. Au final, «Diapason» se dit «désolé pour toutes celles et ceux qui se sont sentis offensés» par cette formulation. Sans toutefois présenter des excuses à ces personnes ni à la principale intéressée, comme s’en étonnent des internautes dans les commentaires. Ce qui est sûr, c’est que le titre de «Diapason» était, lui, très mal pensé.