ColombieLe cadavre d’un chef de gang volé dans un cimetière
Le corps de l’Équatorien Junior Roldan, alias JR, a été sorti de sa tombe près de Medellin. Il y était enterré depuis mai dernier.
Le cadavre de l’Équatorien Junior Roldan, ex-chef redouté du gang Los Choneros, a été volé dans un cimetière des environs de Medellin, a annoncé mercredi la police. Après avoir découvert en matinée que les portes du cimetière avaient été ouvertes sans permission, un employé du cimetière d’Envigado a prévenu un prêtre. Celui-ci s’est rendu sur place.
La disparition du corps de Roldan, enterré début mai, a alors été découverte, a expliqué à l’AFP la police locale. Roldan, alias JR, avait fui la justice équatorienne. En février dernier, il était sorti d’une prison de Guayaquil, théâtre de batailles sanglantes entre gangs rivaux liés au narcotrafic. Il avait bénéficié d’une mesure de remise en liberté conditionnelle, critiquée par le président équatorien Guillermo Lasso.
En mars, il a subi une attaque armée dans laquelle il a été blessé et les autorités pénitentiaires ont perdu sa trace. Deux mois après, son corps a été retrouvé en Colombie avec une balle dans la tête dans une zone rurale du nord-ouest du pays. Personne n’a réclamé son cadavre et il a été enterré le 18 mai au cimetière d’Envigado.
Batailles entre gangs
Il était accusé de plusieurs assassinats, attentats et massacres commis dans les prisons équatoriennes, où les batailles entre gangs ont fait au moins 430 morts, depuis février 2021.
Après l’assassinat de son chef, Jorge Luis Zambrano en 2020, le gang des Los Choneros s’est divisé en plusieurs factions, selon les médias locaux. Roldan, ex-lieutenant de Zambrano, a pris la tête de Las Águilas et Adolfo Macías, alias Fito, de Los Fatales. Détenu depuis 2011, Macias a été transféré dans une prison de haute sécurité après l’assassinat du candidat à l’élection présidentielle Fernando Villavicencio, mort sous les balles de tueurs colombiens début août. Villavicencio avait auparavant fait état de menaces de la part de Macias.
Cette semaine, à près d’un mois du deuxième tour de l’élection présidentielle en Équateur prévu le 15 octobre, la justice a annulé le transfert de Macias. L’Équateur est asphyxié par les violences liées au narcotrafic auquel participent des gangs locaux alliés à des organisations colombiennes et mexicaines.