Basketball: Thabo Sefolosha ou Andrea Siviero, «c’est du 50-50»

C’est samedi, à Fribourg, que les délégués (40) des associations régionales et certains présidents (20) de club vont faire basculer le destin du basket suisse lors d’une assemblée générale extraordinaire. Ils sont appelés à voter pour élire le successeur du président démissionnaire Giancarlo Sergi, qui s’en ira en mai prochain. On peut déjà avancer sans trop prendre de risques que c’est une bataille entre deux des quatre candidats – Alexandre Marangoni et Salem Fedal sont distancés – qui se profile: l’ancien joueur NBA vaudois Thabo Sefolosha contre l’ex-président d’Union Neuchâtel, le Tessinois Andrea Siviero.

Dans une lettre aux «membres de la Fédération, aux amis, et aux fans du basket suisse» à laquelle nous avons eu accès et qui circule depuis lundi, un groupe d’une cinquantaine d’athlètes – hommes et femmes confondus –, en activité ou retraité, a pris position en faveur de Thabo Sefolosha. «Nous voyons en lui la personne idéale pour représenter notre fédération (…), peut-on lire. Son expérience internationale, sa carrière professionnelle et son image positive sont des atouts importants qui apporteront une nouvelle dynamique.»

Visage familier des salles helvétiques, Jérémy Jaunin fait partie des sportifs qui ont signé la lettre. Celui qui est aussi président de la commission des athlètes à Swiss Basketball en raconte sa genèse. «Thabo s’est montré pro-actif, précise d’emblée le meneur de jeu du BBC Nyon, joint par téléphone mardi matin. Il m’a contacté pendant les vacances pour m’expliquer ce qui l’a amené à se présenter et m’a demandé mon ressenti, en tant que joueur, sur la situation actuelle du basket suisse. Les trois autres candidats ne l’ont pas fait et je comprends qu’ils se dirigent vers ceux qui votent, ce qui n’est pas le cas des joueurs. Mais cela fait plaisir que l’on nous demande enfin notre avis donc on a eu l’idée de cette lettre.»

Plusieurs noms bien connus du paysage de la sphère orange ont notamment signé la missive, comme Natan Jurkovitz, les frères Mladjan, Selim Fofana, Boris Mbala et Yoan Granvorka – les trois derniers cités évoluent à l’étranger. Dans cette liste, on retrouve également d’anciens internationaux – Oliver Vogt et Vladimir Buscaglia. Cette prise de position des acteurs des parquets peut-elle avoir un impact dans les esprits des décideurs avant l’assemblée de samedi? Jérémy Jaunin hésite. «C’est difficile à dire. De ce que j’entends, Andrea Siviero a de réelles chances d’être élu. Parce que parmi les votants, c’est surtout l’ancienne génération qui vote. Je pense qu’ils pourraient avoir envie d’aller vers quelqu’un qui a de l’expérience, qui a déjà géré une équipe. Peut-être ont-ils peur, aussi, de se lancer dans du neuf et du manque de vécu de Thabo Sefolosha dans ce monde-là.»

Cela n’effraie pas, en tous les cas, Jérémy Jaunin. Entre l’homme d’affaires expérimenté et la superstar NBA du basket suisse, lui a fait son choix. «Andrea et Thabo ont chacun leurs qualités. J’ai l’impression toutefois que l’on devrait se diriger vers quelque chose de plus jeune, de plus dynamique, pour se relancer, précise-t-il. Si je pouvais voter, je donnerais mon vote à Thabo, c’est ma position en tant que joueur. Ma position de président de la commission des athlètes est différente: je ferais en sorte que les relations soient bonnes avec le président élu, quel qu’il soit, pour que la voix des joueurs puisse être mieux entendue à l’avenir.»

Le vote de samedi, lors d’une assemblée qui débutera à 11 h, promet d’être serré. «C’est même du 50-50», nous souffle une voix du milieu. Selon nos informations, les délégués genevois pencheraient pour Andrea Siviero, à l’instar de leurs homologues tessinois. Thabo Sefolosha recevrait l’appui des délégués suisses allemands et d’une partie – seulement? – de la section vaudoise. Les candidats, qui ont envoyé des programmes plutôt succincts, devraient profiter de leur prise de parole respective devant l’assistance, samedi, pour convaincre les derniers indécis. Les intentions des présidents de clubs, plus difficiles à cerner, pourraient valoir cher.