Crise migratoireGauche et droite veulent durcir les règles sur l’asile
Le nombre de demandes augmente en Suisse. Face à la menace de nouveaux flux de réfugiés, la Suisse devrait initier une réforme du droit d’asile international, estiment des élus.
![Un centre d’asile à Chiasso Un centre d’asile à Chiasso](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/a8a0f6a8-88ff-4398-8657-996a0270a80f.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1355&fp-x=0.5&fp-y=0.5003690036900369&s=be106aaadeb08dfe4f336affa81e3f28)
Un centre d’asile à Chiasso
Tages-AnzeigerAu cours des deux derniers mois, la pression migratoire s’est accentuée sur la Suisse, rappelle dimanche la «SonntagsZeitung». En octobre, la Confédération a recensé 3208 demandes d’asile de personnes principalement originaires d’Afghanistan, de Turquie et de Syrie. C’est davantage que les demandes de statut de protection S en provenance d’Ukraine - au nombre de 2757.
Face à cet afflux de réfugiés, la conseillère nationale Martina Bircher (UDC/AG) demande une réforme fondamentale du droit international. «La Convention de Genève sur les réfugiés et la Convention européenne des droits de l’homme sont obsolètes. Comme toute autre loi, elles doivent être réformées de temps en temps», dit-elle, annonçant du même coup vouloir soumettre une motion au Parlement.
Asile uniquement dans les ambassades suisses?
L’ancien conseiller national Rudolf Strahm (PS/BE) estime également qu’il faut agir. «Dans le droit international
humanitaire actuel, il n’y a pas de réponse légale à la migration économique de la plupart des jeunes hommes qui ne sont pas personnellement et individuellement menacés de mort», affirme-t-il. Il propose de son côté une introduction coordonnée de la procédure d’asile en ambassade. Selon cette disposition, les réfugiés ne seraient en principe autorisés à demander l’asile qu’à l’ambassade de Suisse dans leur pays d’origine. Les premières auditions par les autorités suisses s’y dérouleraient également.
«Dans le même temps, l’accès à la Suisse devrait être géré de manière plus restrictive. Ce qui mettrait fin à l’activité des passeurs», selon Rudolf Strahm. Mais cela n’a de sens que si d’autres pays emboîtent le pas à la Suisse. Pour l’ancien conseiller national socialiste, notre pays étant dépositaire de la Convention de Genève sur les réfugiés, ce serait à lui d’initier ces réformes au niveau international.