Guerre en UkraineOTAN: «Nous ne voulons pas être partie prenante au conflit en Ukraine»
L’alliance a rejeté la demande de Kiev de création d’une zone d’exclusion aérienne en Ukraine de peur de se retrouver avec «une guerre totale en Europe».
Les membres de l’OTAN ont rejeté vendredi la demande de Kiev de créer une zone d’exclusion aérienne en Ukraine pour éviter de se laisser entraîner dans le conflit. Au terme d’une réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères de l’Alliance à Bruxelles, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré: «Nous ne devrions pas avoir d’avions de l’OTAN opérant dans l’espace aérien ukrainien ou des troupes de l’OTAN au sol, car nous pourrions nous retrouver avec une guerre totale en Europe».
Empêcher l’escalade de la guerre
Au neuvième jour de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le ministre ukrainien des Affaires étrangère Dmytro Kouleba s’est adressé à ses homologues durant cette réunion, a précisé Jens Stoltenberg, lors d’une conférence de presse. «La seule façon de mettre en œuvre une zone d’exclusion aérienne est d’envoyer des avions de chasse de l’OTAN dans l’espace aérien de l’Ukraine, puis d’abattre des avions russes pour la faire respecter», a souligné Jens Stoltenberg. «Nous avons la responsabilité d’empêcher l’escalade de cette guerre au-delà de l’Ukraine. Parce que cela serait encore plus dangereux, plus dévastateur, et causerait encore plus de souffrances humaines», a-t-il déclaré.
«L’OTAN est une alliance défensive. Nous ne voulons pas être partie prenante au conflit en Ukraine», a-t-il insisté. «Les jours à venir seront pires, avec plus de morts, plus de destructions, parce que la Russie va utiliser des armes plus lourdes», a averti Jens Stoltenberg.
Renforcement des défenses
L’OTAN a renforcé ses défenses à l’Est avec le déploiement pour la première fois de sa force de réaction rapide, l’envoi des milliers de soldats de l’Alliance dans les pays du flanc oriental, la mise en alerte de plus 130 avions de combat et plus de 200 navires en mer. «Il s’agit de la réponse immédiate de l’OTAN et elle sera renforcée si nécessaire», a-t-il assuré. Une réunion des ministres de la Défense de l’OTAN a été convoquée le 16 mars, pour «prendre les décisions qui s’imposeront».
Une discussion va également s’engager sur la posture de dissuasion et de Défense sur le plus long terme. Le sujet sera à l’ordre du jour du sommet de l’OTAN, les 29 et 30 juin, à Madrid.