Guerre en UkraineKiev rejette la proposition russe de neutralité à l’autrichienne
Alors que le Kremlin a évoqué l’Autriche et la Suède comme modèles de neutralité à suivre par l’Ukraine pour permettre un compromis, Kiev a dit non, se considérant «en guerre directe» avec Moscou.
L’Ukraine a dit, mercredi, vouloir que sa sécurité face à la Russie soit garantie par des puissances étrangères, rejetant le concept d’une neutralité à la suédoise ou l’autrichienne avancé par Moscou. «L’Ukraine est maintenant en état de guerre directe avec la Russie. Par conséquent, le modèle ne peut être qu’“ukrainien”», a déclaré l’un des négociateurs ukrainiens dans les négociations avec Moscou, Mykhaïlo Podoliak. Il a précisé vouloir des «garanties de sécurité absolues» face à la Russie, dont les signataires s’engageraient à intervenir du côté de l’Ukraine en cas d’agression.
«Cela signifie que les signataires des garanties ne restent pas à l’écart en cas d’attaque contre l’Ukraine, comme c’est le cas aujourd’hui, mais qu’ils prendront une part active au conflit aux côtés de l’Ukraine» et lui fourniront «immédiatement» les armes nécessaires, a détaillé Mykhaïlo Podoliak. Kiev réclame également l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine en cas d’offensive contre son territoire, a-t-il ajouté.
Un peu plus tôt, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, et le négociateur russe Vladimir Medinski avaient évoqué l’Autriche et la Suède comme des modèles de neutralité à suivre par l’Ukraine pour permettre un compromis. Un round de négociations russo-ukrainiennes est en cours depuis lundi, et une nouvelle rencontre par visioconférence est prévue ce mercredi.
L’Autriche, que dans le cadre de l’ONU
La Suède, officiellement non alignée, n’est pas membre de l’Otan, même si elle est partenaire de l’alliance militaire depuis le milieu des années 1990 et s’en est progressivement rapprochée ces dernières années. Le pays a abandonné sa neutralité à la fin de la guerre froide, période coïncidant également avec son entrée dans l’Union européenne (1995). L’Autriche, pour sa part, est neutre et ne peut pas envoyer de soldats sur un terrain de guerre hors des missions de l’ONU.
Mardi, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fait un pas en direction des Russes en estimant qu’il fallait «reconnaître» que son pays ne rejoindrait jamais l’alliance atlantique. Ce dossier est un des motifs avancés par la Russie pour justifier son offensive en Ukraine, Moscou considérant l’Otan comme une menace existentielle.