États-UnisLa famille d’un homme noir tué par la police réclame justice
Simran Gordon, âgé de 24 ans, a été tué par la police à Rochester, dans l’État de New York, lors d’une intervention dans un supermarché le 6 octobre.
La famille d’un homme noir tué par la police lors d’une intervention dans un supermarché le 6 octobre à Rochester, dans le nord de l’État de New York, a réclamé justice après la diffusion mercredi par les autorités d’images du drame. Les deux vidéos ont été prises par les caméras-piétons des policiers appelés ce soir-là pour intervenir à la suite d’un vol, dont l’agent qui a tiré sur Simran Gordon, 24 ans.
Sur la première vidéo, ce policier entre dans le magasin, dégaine son arme, puis demande à l’homme de sortir les mains de ses poches. Le policier s’approche et insiste. Simran Gordon prend ensuite la fuite dans les rayons, poursuivi par le policier. Au moment où il le rattrape, l’image se dégrade car l’agent est déséquilibré et l’on entend plusieurs coups de feu rapprochés.
«Lâche l’arme, lâche l’arme!» crie le policier à Simran Gordon qui se trouve au sol, manifestement touché. Sur l’autre vidéo, une policière passe par un autre rayon et arrive au niveau du visage de Simran Gordon au moment où il est déjà allongé, gémissant. Avec son pied, elle semble lui retirer un objet de la main, avant de dire: «Je l’ai.»
«C’est un meurtre»
La procureure générale de l’État de New York, Letitia James, a assuré mercredi que cette diffusion «ne (constituait) pas l’expression d’une quelconque opinion sur la culpabilité ou l’innocence d’une des parties». Au contraire, la police de Rochester a diffusé mardi une version avec des sous-titres, assurant que Simran Gordon était armé et qu’il a tiré le premier coup de feu.
Mais plusieurs membres de la famille Gordon ont confié aux médias locaux qu’ils ne croyaient pas cette version. «Ce n’était pas un échange de tirs. Ce n’était pas une fusillade. C’est un meurtre, purement et simplement», a assuré l’oncle de Simran Gordon, Lyndon Gordon, sur plusieurs chaînes locales.
«Plus de questions que de réponses»
Contacté par l’AFP, l’avocat de la famille, Yousef Taha, a assuré que la diffusion des images «nous laisse avec plus de questions que de réponses». «Nous demandons au bureau du procureur général de mener une enquête complète et transparente sur sa mort (…) Nous continuerons à demander justice pour Simran et sa famille», a-t-il ajouté.
Rochester avait été le théâtre de manifestations en 2020 après la mort de Daniel Prude, un autre homme noir décédé après une intervention policière. Daniel Prude, 41 ans, s’était vu menotter et couvrir le visage d’une cagoule alors qu’il était nu en pleine rue, en proie à un épisode psychotique.
Un officier appuyant des deux mains sur la cagoule, il avait perdu connaissance et était décédé une semaine plus tard à l’hôpital, sans jamais être sorti du coma. L’autopsie avait conclu à un homicide lié à une «asphyxie consécutive à une contrainte physique» mais un grand jury avait décidé de n’inculper aucun des policiers présents.