Course contre la montre pour retrouver Émile, 2 ans

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FranceCourse contre la montre pour retrouver Émile, 2 ans

Les recherches continuent pour tenter de retrouver un enfant de deux ans et demi, disparu samedi dans un hameau des Alpes-de-Haute-Provence.

L’appel à témoins lancé dimanche.

L’appel à témoins lancé dimanche.

AFP

Près de deux jours après la disparition d’Émile, la course contre la montre s’intensifiait lundi pour tenter de retrouver l’enfant de deux ans et demi disparu après avoir échappé à la vigilance de ses grands-parents au Vernet, un village des Alpes-de-Haute-Provence.

«Les recherches ont repris, elles ont été intensifiées et le périmètre a été étendu», a indiqué François Balique, le maire du Vernet, à l’AFP.

Les recherches, interrompues à minuit dimanche, ont repris depuis 6 heures lundi, autour du hameau du Haut-Vernet et ses 25 habitants à l’année, situé à plus d’un kilomètre du village du Vernet lui-même: une soixantaine de gendarmes, dont des renforts spécialistes du secours en haute montagne, un hélicoptère et un chien Saint-Hubert, à l’odorat très développé, sont notamment mobilisés.

Des pompiers, dont certains spécialistes en recherche cynophile, et environ 200 volontaires sillonnent les zones montagneuses, escarpées, parsemées de petits cours d’eau, pour retrouver l’enfant, qui, s’il s’est perdu, aurait déjà passé deux nuits et une journée seul, sans boire ni manger, dans des conditions de chaleur difficile, le département étant passé en vigilance canicule.

«Il n’y a pas de nouveaux éléments, l’enquête se poursuit», a dit lundi matin à l’AFP le procureur de la République de Dignes-les-Bains, Rémy Avon.

Battue de deux heures

«On a participé pendant deux heures à une battue d’une centaine de personnes sur un rayon d’un kilomètre. J’espère qu’on pourra finalement dire à la famille où se trouve l’enfant, en vie de préférence», témoigne Jean-Paul, 50 ans, sapeur-pompier volontaire et agent technique dans le village de Saint-Martin-de-Brômes.

«Ce n’était pas possible de rester tranquille sans rien faire, on a fait 1 h 30 de route», a expliqué Pauline, 35 ans, sa fille de 18 mois sur le dos.

Le petit garçon, qui venait d’arriver pour les vacances chez ses grands-parents maternels, au Haut-Vernet, a disparu vers 18 heures samedi.

«Toutes les hypothèses»

Les heures qui arrivent seront «cruciales pour pouvoir optimiser nos chances» de le retrouver, avait indiqué dimanche le préfet Marc Chappuis, en référence au cap déterminant des 48 heures de disparition.

Selon de premiers éléments de l’enquête, l’enfant a quitté «le lieu de résidence de ses grands-parents» et a été vu «dans une rue descendante par deux personnes. C’est là que nous perdons ensuite sa trace», avait indiqué dimanche le procureur lors d’une conférence de presse sur place.

L’enquête, ouverte dimanche pour recherche des causes de la disparition, a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Marseille, appuyée par la brigade de recherches de la gendarmerie de Digne-les-Bains.

Un appel à témoins a également été lancé avec la photo de l’enfant, un blondinet aux yeux marron, haut de 90 cm, portant un haut jaune, un short blanc et des chaussures de randonnée.

La loi prévoit qu’une enquête de ce type dure huit jours maximum. À l’issue de ce délai, les investigations peuvent se poursuivre mais sous la forme d’une enquête préliminaire. Sauf élément nouveau, le procureur n’a pas prévu de communiquer avant ce délai de huit jours, a-t-il précisé lundi matin à l’AFP.

«Nous travaillons sur toutes les hypothèses, nous faisons toutes les vérifications», a-t-il insisté.

Certaines disparitions d’enfants ont mis des années à trouver un épilogue, comme celle de Lucas Tronche, un adolescent de 15 ans disparu en 2015 dans le Gard et dont des ossements n’ont été retrouvés qu’en 2021 le long de la paroi d’une falaise, six ans après, non loin de la maison familiale. La justice n’a jamais pu expliquer les raisons de sa mort.

Le village du Vernet, 125 habitants, est situé à 1200 mètres d’altitude, dans le massif des Trois Evêchés, là où un Airbus A320 de la Germanwings s’était écrasé en 2015. L’accident, volontairement provoqué par le copilote de l’appareil, avait entraîné la mort des cinq autres membres d’équipage et des 144 passagers originaires de 19 pays, en majorité des Allemands et des Espagnols.

Une stèle en hommage aux victimes a justement été érigée au Vernet.

(AFP/R.M.)

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