Dépister le cancer du col de l'utérus tous les 3 à 5 ans suffit

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Cancer du col de l’utérusUn dépistage tous les 3 à 5 ans serait suffisant

Effectuer un frottis annuel de dépistage du cancer du col de l’utérus est inutile, à moins d’être à risque. Et les spécialistes réclament des tests HPV, plus précis et à prix moins élevés.

Le frottis du col de l’utérus est une intervention souvent ressentie comme désagréable.

Le frottis du col de l’utérus est une intervention souvent ressentie comme désagréable.

AFP

Selon les médecins gynécologues, trop de femmes encore ignorent qu’elles n’ont pas à effectuer un dépistage du cancer du col de l’utérus chaque année, mais tous les 3 à 5 ans, à moins d’être à risque de développer une telle maladie. C’est ce que rapporte la «SonntagsZeitung» du jour. En 2015, une enquête de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) avait ainsi montré qu’un million de frottis inutiles étaient toutefois effectués chaque année.

Or, depuis plus de 20 ans déjà, le Centre international de Recherche sur le cancer (CIRC) de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) indique que le frottis du col de l’utérus – une intervention dans la sphère intime des femmes de surcroît souvent ressentie comme désagréable – ne devrait être effectué que tous les trois à cinq ans. Et, depuis 20 ans aussi, après un frottis normal, l’assurance maladie de base ne rembourse pas le prochain test avant trois ans en Suisse.

Réduire la fréquence des tests pour des raisons médicales

La dernière recommandation de Gynécologie Suisse – la Société suisse de gynécologie et d’obstétrique (SSGO) – indique qu’un dépistage moins fréquent n’a pas pour objectif de réduire les coûts inutiles, mais un fondement d’ordre médical: en cas d’intervalle de moins de trois ans, il pourrait y avoir «un possible surtraitement avec des conséquences telles qu’un stress psychique, des saignements vaginaux, une infection et une évolution défavorable de la grossesse».

La recommandation de la SSGO repose sur les derniers résultats de la recherche, dont une lettre d’experts qu’elle avait publiée en 2018. Celle-ci indiquait, entre autres, qu’«environ 30% de toutes les femmes entrant en ligne de compte (ndlr. à risque) ne participent jamais au dépistage du cancer du col de l’utérus». De plus, 50% des femmes qui développent un cancer du col de l’utérus n’ont pas eu de résultat de dépistage pendant trois à cinq ans. Des frottis plus fréquents ne les auraient donc pas aidées.

Protection incomplète du vaccin contre le HPV

La «SonntagsZeitung» rappelle que le dépistage du cancer du col de l’utérus reste toujours nécessaire. Et cela malgré l’existence du vaccin contre le cancer HPV (papillomavirus) pour les filles et les jeunes femmes. En effet, celui-ci ne protège pas à 100% de cette maladie. Actuellement en Suisse, environ 250 femmes sont atteintes d’un cancer du col de l’utérus chaque année, avec une issue fatale pour 70 d’entre elles.

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(ewe)

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