FootballAjeti et Itten, pour dissiper l’ombre de Michael Frey
Les attaquants du Celtic Glasgow et de Greuther Fürth n’étaient pas attendus en équipe de Suisse. Mais leur présence à la place du buteur d’Antwerp n’est pas totalement illégitime.
- par
- Valentin Schnorhk Lausanne
Quatre buts à deux valent mieux que douze réalisations pour un seul homme. Autrement dit, la paire Albian Ajeti-Cedric Itten était plus légitime que Michael Frey pour le rassemblement de l’équipe de Suisse d’octobre aux yeux de Murat Yakin. La prime à l’ancienneté, a invoqué le sélectionneur lors de la divulgation de sa liste vendredi dernier. Non pas que Ajeti et Itten soient plus expérimentés (24 ans chacun, contre 27 pour Frey), mais ils étaient encore appelés par Vladimir Petkovic à l’automne 2020. Frey, lui, ne compte aucune sélection A, mais avait été convoqué en octobre 2014. Un autre passif.
Reste que Frey cartonne en Belgique avec le Royal Antwerp et son absence de la liste a pu interloquer, là où Ajeti (trois fois buteur depuis le début de saison sous les couleurs du Celtic Glasgow) et Itten (un but avec Greuther Fürth) n’ont pas particulièrement attiré l’attention. Réunis depuis lundi à Lausanne avec l’équipe de Suisse, les deux retenus n’ont d’autre choix que d’en assumer la responsabilité. Avec une certaine pression, d’autant plus après les deux 0-0 de septembre (contre l’Italie et en Irlande du Nord)? «Non, je ne le crois pas, tranche Ajeti. Nous pouvons marquer des buts. Il y avait eu des opportunités dans les deux matches, mais cela se passe parfois ainsi. On fera tout pour faire fructifier nos occasions.»
Dans la hiérarchie, Ajeti et Itten viennent derrière Breel Embolo et Mario Gavranovic. Mais ils devront sans doute venir donner un coup de main à un moment ou un autre. Peut-être bien lorsque la Suisse en aura besoin. Et il est évident qu’ils devront performer, pour ne pas dire surperformer. Un domaine dans lequel Michael Frey fait bien mieux que ses concurrents désignés. Avec plus d’un but par match, pour des occasions de la même valeur qu’Albian Ajeti (un but tous les deux matches), selon le modèle des Expected Goals. Itten, lui, est décroché, selon les statistiques. Mais avec un temps de jeu moindre et un championnat autrement plus relevé que ceux d’Écosse ou de Belgique.
Une Bundesliga où l’ancien attaquant de Saint-Gall a déjà trouvé le chemin des filets. C’était contre le Bayern Munich il y a des jours, inscrivant l’unique but de la défaite 3-1 du néo-promu. «J’ai bien commencé personnellement, et je me réjouis de pouvoir revenir aussi vite en équipe de Suisse», a lâché le buteur. Ce jour-là, il n’avait disputé qu’un quart d’heure. Signe que, lui aussi, peut valoriser le peu que lui offrira Murat Yakin. Son passé sous le maillot national plaide pour lui: en quatre sélections, il a déjà inscrit trois buts, dont un capital pour la qualification à l’Euro 2020 contre la Géorgie lors de sa première cape. Il avait alors remplacé un certain Albian Ajeti.