Voyage controverséOlaf Scholz justifie sa visite en Chine par l’unité face à l’arme nucléaire
De retour de Pékin, le chancelier allemand a expliqué que son voyage valait la peine, rien que pour l’unité antinucléaire apportée par les deux camps pour le conflit en Ukraine.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a défendu, samedi, son voyage controversé en Chine comme «valant la peine» en raison du message d’opposition, délivré par les deux pays, à l’égard de l’utilisation de l’arme nucléaire en Ukraine. Lors d’une réunion des sociaux-démocrates allemands, à Berlin, au lendemain de sa visite de douze heures à Pékin, il s’est félicité de l’accord avec le président chinois Xi Jinping, pour se dire opposés à une escalade nucléaire dans le conflit.
«À la lumière de tout le débat quant à savoir si c’était la bonne chose de faire ce voyage ou non, le fait que le gouvernement chinois, le président Xi et moi ayons pu déclarer qu’aucune arme nucléaire ne doit être utilisée dans cette guerre était bien. Rien que pour ça, ce voyage en valait la peine…»
Après son entrevue avec Xi Jinping, Olaf Scholz avait déclaré, vendredi, à Pékin, que «la guerre en Ukraine crée une situation dangereuse pour le monde entier». «C’est la raison pour laquelle il était très important pour moi de souligner, de dire clairement qu’une escalade» de la guerre «sous forme de l’usage d’une arme nucléaire tactique est exclue. Et je suis très content que sur ce sujet, au moins un accord ait été trouvé.» Le compte rendu chinois a également mentionné l’opposition de Pékin.
«Situation difficile et turbulente»
La Maison-Blanche avait fait savoir, cette semaine, que les discussions répétées de responsables russes sur le possible usage d’armes nucléaires en Ukraine faisaient craindre à Washington que cela ne devienne une réalité. Le ministère russe des Affaires étrangères a répondu que la «priorité absolue», dans le monde, devrait être d’éviter un affrontement entre puissances nucléaires, «dans la situation difficile et turbulente actuelle».
Olaf Scholz a été le premier dirigeant du G7 à se rendre en Chine depuis le début de la pandémie de Covid, visite qu’il a menée accompagné d’une importante délégation d’entreprises. Le voyage a suscité des critiques, en Allemagne et parmi ses partenaires européens, sur la dépendance économique croissante de Berlin à l’égard de Pékin, et pour avoir eu lieu si peu de temps après que Xi a renforcé son emprise sur le pouvoir en Chine, le mois dernier.