Jura bernois«Je n’ai jamais vu l’homme arrêté»
Dans l’immeuble locatif de Moutier où la police a mené une perquisition dimanche dernier, la voisine de palier n’a jamais croisé le colocataire arrêté par la police argovienne.
- par
- Vincent Donzé
Quatre jours après la perquisition d’un appartement, le calme est revenu à Moutier dans un bloc locatif de huit logements. C’est là, au premier étage, qu’un jeune homme arrêté à Strengelbach (AG) a son adresse dans une colocation. Son implication dans des cambriolages, voire des attaques de bancomats à l’explosif, fait l’objet d’une enquête diligentée par Ministère public de la Confédération (MPC).
L’appartement perquisitionné à Moutier est loué par trois personnes: deux jeunes et un ressortissant serbe d’une quarantaine d’années qui, selon le voisinage, occupe un emploi. «Je n’ai jamais vu l’homme qui a été arrêté», témoigne la voisine de palier.
«Moi qui attribuais le bruit perçu à ma machine à laver, j’ai eu très peur en voyant la police!» confie la voisine. Seul dans l’appartement dimanche matin, un colocataire kosovar de 23 ans a passé une nuit en prison. C’est ce requérant dont la demande a été refusée qui a ouvert la porte aux policiers sur le point de la défoncer à coups de bélier. L’appartement a été fouillé, comme aussi la cave et les garages.
À Strengelbach, quatre hommes ont été arrêtés dans un salon de coiffure. Ils sont maintenus en détention préventive. Des explosifs ont été saisis et une procédure pénale a été ouverte pour «emploi, avec dessein délictueux, d’explosifs ou de gaz toxiques» et «fabrication, dissimulation et transport d’explosifs ou de gaz toxiques».
Le propriétaire du salon de coiffure argovien est un Croate de 23 ans, les autres suspects arrêtés étant deux Hollandais et un Espagnol, âgés entre 22 et 31 ans. Le propriétaire de l’immeuble louait ce local depuis deux mois. Dans une déclaration à «Blick», il exprime son ressenti: tout ne lui semblait pas très net.