Lula dit hériter d’un Brésil «en état de pénurie»

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En annonçant les premiers membres de son gouvernement, le président élu du Brésil n’a pas épargné celui à qui il va succéder début janvier. Jair Bolsonaro «préférait mentir plutôt que gouverner».

Selon son vice-président, Geraldo Alckmin, Lula (photo) a devant lui une «tâche herculéenne».

Selon son vice-président, Geraldo Alckmin, Lula (photo) a devant lui une «tâche herculéenne».

AFP

Le président élu Lula a estimé, jeudi, qu’il allait hériter, au 1er janvier, d’un Brésil «en état de pénurie» après quatre années de mandat de Jair Bolsonaro, en annonçant une salve de 16 nominations de ministres de son gouvernement. «Nous héritons d’un pays en état de pénurie, dans lequel les choses les plus simples n’ont pas été faites, de manière irresponsable, parce que le président préférait mentir plutôt que gouverner», a déclaré le chef d’État de gauche.

Geraldo Alckmin, son vice-président centriste, qui a reçu le portefeuille de ministre de l’Industrie et du Commerce, a dénoncé, sans plus de précisions, un «démembrement de l’État brésilien», ajoutant que Lula avait devant lui une «tâche herculéenne».

Luiz Inácio Lula da Silva, qui a déjà effectué deux mandats à la tête de la première puissance économique d’Amérique latine (2003-2010), a par ailleurs nommé 16 ministres de son gouvernement, qui en comptera 37 – contre 23 sous Bolsonaro –, dont plusieurs femmes et des personnes de couleur. Nisia Trindade, présidente de l’institut Fiocruz, qui a joué un rôle crucial contre le Covid, a été nommée ministre de la Santé. Le ministère de la Femme a échu à Cida Gonçalves, qui avait fait partie des gouvernements de Lula, puis de sa dauphine Dilma Rousseff (2011-2016).

Le ministère de la Culture de retour

Anielle Franco, sœur de la conseillère municipale noire et activiste Marielle Franco, assassinée en 2018, a été nommée ministre de l’Égalité raciale. La chanteuse Margareth Menezes a été confirmée à la tête du ministère de la Culture, qui avait disparu sous Bolsonaro. Beaucoup de ministres sont des hauts cadres du Parti des travailleurs (PT) de Lula, tels Camilo Santana, nommé à l’Éducation, ou Wellington Dias, au Développement social. Ce puissant ministère est chargé de la «bolsa familia», une allocation versée aux plus démunis parmi les 215 millions de Brésiliens.

La sénatrice de centre droit Simone Tebet, révélation de la présidentielle, à laquelle elle est arrivée en troisième position au premier tour avant de se rallier à Lula, voit ainsi lui échapper ce portefeuille qu’elle convoitait, selon les médias.

«Nous héritons d’un pays en état de pénurie, dans lequel les choses les plus simples n’ont pas été faites, de manière irresponsable.»

Lula, président élu du Brésil

Lula n’a pas encore choisi ses ministres de l’Environnement ni des Peuples autochtones (une innovation), alors que se poursuivent les difficiles tractations entre le PT et ses alliés, à dix jours de son investiture. Ces deux dernières semaines, il a annoncé ceux des Relations extérieures (Mauro Vieira), de la Justice (Flavio Dino), des Finances (Fernando Haddad) et de la Casa civil, sorte de chef de cabinet (Rui Costa).

(AFP)

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