Expulsion maintenue pour le Syrien qui tenait une pince

Il s’était montré violent à Tavannes pour 50 grammes de cannabis valant 600 francs, une agression qui l’a conduit en prison pour 38 mois, peine infligée par le Tribunal régional Jura bernois – Seeland et assortie de huit mois de détention pour un délit de chauffard commis à Bienne en roulant à Bienne à 100 km/h. Saisie d’un à appel, la Cour suprême bernoise s’est prononcée la semaine dernière sur son expulsion du territoire suisse et selon «Le Journal du Jura», le juge d’appel ne s’est pas laissé attendrir.

Aucun argument de la défense n’a été retenu. Au contraire, la 2ème Chambre pénale a souligné la propension constante du jeune Syrien de 23 ans à minimiser les faits: ses excès au volant, son absence de formation, une dette de 20’000 francs, un titre de séjour échu… Autant de lacunes qui ont fait écrire au juge que «l’intégration du prévenu doit être qualifiée de médiocre».

La défense affirmait que le prévenu arrivé en Suisse à huit ans après quatre ans d’exode n’avait aucun contact avec sa famille restée à Syrie et qu’il s’était fait un cercle d’amis en Suisse. Quand il sera expulsé en Syrie, il s’exposera peut-être au service militaire obligatoire, mais pas à un traitement inhumain, selon la Chambre pénale des recours, convaincue que le prévenu constitue «une menace pour la sécurité publique».

Le 3 décembre 2019, à Tavannes, cinq agresseurs, dont un mineur, ont ligoté et tabassé l’ancien copain d’un membre de la bande, réfugié dans sa salle de bains. Le Syrien avait menacé la victime de lui sectionner un doigt avec une pince s’il ne révélait pas la cachette de son herbe.

Aux coups de poing et de matraque s’étaient ajoutés deux tirs au pistolet à air comprimé. Leur butin: 50 grammes de cannabis, un porte-monnaie contenant 170 francs et 100 euros, un smartphone, deux jeux pour consoles, des boissons sucrées et un… sèche-cheveux.