Football - Pour Djourou, Carouge a écrit «une page de l’histoire du club»

Johan Djourou (34 ans) n’aurait raté pour rien au monde le huitième de finale de Coupe de Suisse opposant Etoile Carouge à Bâle mercredi à La Fontenette. Bien lui en a pris puisque son club formateur, pensionnaire de Promotion League, a écrit l’une des plus belles pages de son histoire en éliminant les Rhénans (1-0), leaders de Super League. Joint par téléphone, l’ex-international suisse (76 sélections, 2 buts) est revenu sur cette soirée haute en couleur.

Johan Djourou, quelle image allez-vous garder de cette superbe qualification?

C’était beau de voir autant d’engouement et de bruit à La Fontenette. C’était d’autant plus beau qu’Etoile Carouge a été à la hauteur de l’événement, voire même au-dessus des attentes que les spectateurs pouvaient avoir. L’équipe a livré un match sérieux, avec beaucoup d’abnégation. Elle est d’ailleurs ressortie de ce match avec une victoire amplement méritée. C’était vraiment une belle fête.

Avant le match, pensiez-vous que l’exploit était réalisable pour Etoile Carouge?

J’étais déjà présent lors de la qualification contre Winterthour (3-1) au tour précédent. Je me suis donc rendu au stade avec un état d’esprit positif. L’entame de match des Genevois a été sérieuse, même si Bâle s’est créé quelques occasions. Ils n’ont pas été dépassé par la jeunesse rhénane, ce qui a renforcé ma confiance. Plus le match avançait, plus je me disais que l’exploit était possible.

Ce qu’Etoile Carouge est finalement parvenu à réaliser. Et de manière méritée en plus…

Complètement! Les joueurs ont évolué de manière totalement décomplexée et ont su tenir tête aux Rhénans. Hormis lors des dix premières minutes, durant lesquelles quelques joueurs étaient un peu craintifs, il n’y a pas eu de peur dans les rangs genevois. C’est d’ailleurs ça la beauté du foot: on peut voir une équipe qui évoluent deux divisions en-dessous rivaliser, et même battre son adversaire.

Avec cette qualification, l’ambiance a forcément dû être grandiose au coup de sifflet final. Digne des plus belles années d’Etoile Carouge?

J’ai pu aller dans le vestiaire après le match: les joueurs étaient vraiment très contents. Personnellement, j’ai vécu les derbys contre Servette en LNA à La Fontenette. C’était encore autre chose au niveau de l’ambiance. Mais, par rapport à ce que le club a vécu ces dernières années et où il se situe aujourd’hui, c’était quand même très beau. Ce genre de résultats va d’ailleurs permettre au club de continuer d’attirer et de rassembler les supporters. Espérons que ce succès puisse susciter un petit engouement à Carouge et amener plus de gens au stade. C’est avec ce genre de victoires qu’on fait de grands pas.

D’ailleurs, quelles sont les prochaines étapes à franchir pour ce club que vous connaissez bien, vous qui continuez à vous entraîner avec la première équipe?

Les jeunes de cette équipe ont tous des objectifs personnels. Pouvoir se mesurer aux meilleurs, c’est ce qu’ils aiment, tout comme avoir la possibilité d’écrire une page de l’histoire du club. C’est d’ailleurs ce qu’ils ont réalisé mercredi. Ça n'a pas dû arriver souvent qu’Etoile Carouge élimine le leader de Super League, encore moins de cette manière, et se retrouve en position de jouer les quarts de finale de la Coupe de Suisse. Mais si les jeunes veulent franchir un palier, ils doivent être conscients qu’il faudra être d’attaque dès samedi pour le prochain match de championnat (ndlr: contre Zurich M21). L’équipe montre, en effet, régulièrement un visage différent en Coupe de Suisse et en Promotion League. C’est donc avant tout sur la régularité qu’Etoile Carouge doit travailler. Mais, au vu de ses qualités, l’équipe doit viser plus que le maintien en Promotion League. Connaissant Thierry Cotting (ndlr: l’entraîneur), le club va certainement viser le milieu du tableau, voire mieux.

Au prochain tour, Etoile Carouge défiera Saint-Gall pour une accession au dernier carré. Présent lors des exploits contre Winterthour puis Bâle, vous semblez être le nouveau porte-bonheur de l’équipe…

Je ne sais pas si je suis le porte-bonheur (rires), mais c’est clair que je serai présent pour ce quart de finale. Surtout qu’Etoile Carouge a démontré sur ces deux derniers matches que tout était jouable. On aurait pas donné cher de la peau des Genevois avant de défier Winterthour puis Bâle. L’équipe a finalement signé deux victoires. Ce ne sont d’ailleurs pas deux exploits car ces succès étaient totalement mérités. Avec le championnat et la trêve hivernale, de l’eau va toutefois couler sous les ponts d’ici au mois de février. Il faudra alors voir si le groupe aura su conserver la même abnégation au travail et la même cohésion au sein du groupe. Je l’espère.