BerneL’«affront» fait aux petits salaires romands
À Berne, une majorité de droite se dessine pour supprimer les salaires minimaux votés dans les cantons de Neuchâtel, Jura et Genève. «Un affront pour ceux qui ont déjà peu», réagit le PS.


Dans l’hôtellerie et la restauration, les salaires minimaux sont déjà bas.
Getty Images/Mint Images RFEn Suisse, cinq cantons ont introduit, après votation populaire, un salaire minimal. Au 1er janvier prochain, il sera de 24 francs l’heure à Genève, de 20 fr. 08 à Neuchâtel, de 20 fr. 60 dans le Jura, de 21 francs à Bâle-Ville et de 19 fr. 50 au Tessin. Mais voilà qu’une courte majorité (11 à 10) de la Commission de l’économie et des redevances du Conseil national a approuvé une motion visant à invalider les salaires minimaux cantonaux en faveur des dispositions des conventions collectives de travail (CCT). Voilà qui risque de faire baisser ces salaires.
Renforcer le partenariat social
Selon le communiqué de la commission publié ce mercredi: «La majorité considère que les salaires minimaux cantonaux entraînent des incertitudes dans les négociations entre les partenaires sociaux. À ses yeux, la mise en œuvre de la motion permettrait de mettre fin à l’insécurité juridique et de renforcer le partenariat social, qui a fait ses preuves».
Pour la minorité de la commission, ce changement de paradigme est problématique: «Pour des motifs institutionnels, cette volonté de privilégier les CCT par rapport au droit cantonal passe outre les décisions du corps électoral cantonal».
Attaque frontale contre les cantons
«Cette motion attaque frontalement les salaires minimums cantonaux, en particulier ceux de la Suisse romande, a réagi le coprésident du PS, Cédric Wermuth (PS/AG). C’est une attaque contre la démocratie dans notre pays et un affront à l’égard de toutes celles et ceux qui ont déjà peu pour vivre».