Ski alpinNoémie Kolly: «Je pense à Gottéron!»
C’est ainsi que la Fribourgeoise se concentre avant une épreuve de ski, comme samedi à Val-d’Isère avant sa 24e place en descente et ce dimanche matin avant le super-G en Tarentaise.
- par
- Christian Maillard Val d'Isère
Noémie Kolly, qui s’est élancée pour la 13e fois en Coupe du monde ce samedi à Val-d’Isère, s’est hissée à un prometteur 24e rang en descente, à 2’’40 de Sofia Goggia. Encourageant pour elle après sa 17e place à Saint-Moritz et avant de s’élancer ce dimanche dans un super-G où elle a hâte de confirmer sa belle 12e place de l’an passé à Crans-Montana avec son dossard 44.
Une Fribourgeoise de 23 ans, ambitieuse, qui s’était fait une grosse frayeur vendredi lors du dernier entraînement avant de briller sous le soleil savoyard. «J’avais eu assez peur en effet, je suis passée assez proche des filets», sourit la skieuse de la Berra.
Comment réagit-on, justement, quand on est encore une novice en Coupe du monde et que l’on frôle ces filets de protection?
Ça passe très vite alors on appuie sur l’accélérateur derrière et on prie pour éviter ces filets. Après, c’était un entraînement. Là, j’ai pu repartir tranquillement. En course c’est un peu plus compliqué. il faut se reconcentrer et y aller ensuite à fond.
Comment se passe d’ailleurs votre intégration en Coupe du monde avec toutes ces stars autour de vous?
Plutôt bien! J’aime bien ces pistes de Coupe du monde. Elles me conviennent un peu plus que celles en Coupe d’Europe, même si le niveau est légèrement plus élevé. Il est difficile de faire sa place, mais je m’y fais gentiment.
Regardez-vous chez les autres des solutions pour aller encore plus vite?
Disons que si j’ai des questions, je peux toujours aller demander aux filles de l’équipe qui ont plus d’expérience. Elles nous répondent volontiers. Après, on travaille aussi à la vidéo, sur Sofia Goggia par exemple. Ça nous aide beaucoup de décortiquer les images des meilleures.
Et comment remettez-vous sur les skis ce que vous avez vu sur l’écran?
Il s’agit d’être là le moment présent, le jour de la course et tout donner. Il faut surtout être sûre de soi où on doit aller et ne pas avoir de doutes. C’est celle qui fera le mieux ceci qui ira le plus vite!
Être la seule romande dans l’équipe de Suisse, si on excepte Lara Gut-Behrami qui est à moitié jurassienne, ce n’est pas trop difficile? Avez-vous dû, là aussi, vous acclimater?
Je dois dire que cela se passe vraiment bien. Après, c’est sûr que j’aimerais bien avoir une copine romande ici pour parler français parce que quand on est fatiguée, qu’on s’est exprimée toute la journée en allemand, ce n’est pas toujours évident. J’espère qu’une «compatriote» va bientôt me rejoindre!
Quand on débarque en Coupe du monde, a-t-on tendance à chercher absolument un résultat, à vouloir aller plus vite que la musique ou on essaie de respecter un plan de carrière?
Moi, je suis assez du genre à me dire «course après course». J’ai mes objectifs que je me suis fixés en début de saison. Alors bien sûr, il faut parfois les changer en cours d’exercice, quand ça ne va pas ou si cela va mieux qu’on l’espérait.
«Course après course», c’est la réponse que nous font tous les athlètes, mais dans votre situation c’est assez logique finalement…
En tout cas, pour moi, c’est ce qui me convient le mieux. Me mettre la pression pour rien parce qu’on veut absolument ce résultat, je ne suis pas certaine que cela pourrait m’aider.
Quels sont vos buts ici à Val-d’Isère?
Mon objectif depuis le début de saison est d’entrer dans les 30 meilleures. J’espérais l’atteindre lors de ces deux courses…
Un objectif atteint ce samedi avec votre 24e place…
Oui et cela me fait vraiment plaisir car ce n’était pas facile à skier. Je commets encore des erreurs mais je sais que je peux encore m’améliorer, qui sait, ce dimanche en super-G. Si je gagne à chaque fois une seconde, comme c’était le cas encore vendredi et ce samedi, c’est bon signe!
Vous n’étiez qu’à 2’’40 de Sofia Goggia…
Bon, Sofia Goggia, elle est dans un autre monde, je ne vais pas me battre contre elle. Mais je ne suis qu’à une seconde et demie de la troisième place de Mirjam Puchner.
Est-ce que vous pouvez vous inspirer de l’Italienne?
À vrai dire, Sofia Goggia, ce n’est pas une fille que je regarde spécialement. On n’a pas le même gabarit. Elle me fait toujours peur quand je la vois skier à la limite. Je préfère m’inspirer de Lara Gut-Behrami.
On se souvient que Michelle Gisin avait obtenu, il y a quelques années, un beau 7e rang avec un gros numéro de dossard. Vous y pensez avant ce super-G?
C’est toujours cool quand tu as un gros numéro et que tu arrives devant. C’est toujours très sympa une surprise quand personne ne t’attend. On a beaucoup moins de pression sur les épaules. Pour l’instant, un gros dossard, ça m’aide!
À Saint-Moritz, vous étiez dans le cabanon de départ quand Lara Gut-Behrami est partie dans les filets: quelle a été votre réaction en voyant les images?
C’est souvent assez difficile de passer par-dessus, d’autant plus que j’ai eu beaucoup de chutes. Ces images reviennent parfois dans la tête, c’est ce qui est très difficile. À Saint-Moritz, j’ai eu un peu de peine à me concentrer le 2e jour (44e), d’autant plus qu’il y avait eu un changement de programme.
Vous qui étiez tombée dans la descente de Lake Louise, on imagine qu’il faut du courage pour se remettre en piste derrière, non?
Quand on rejoint le portillon, on n’y pense pas vraiment. Ce n’est pas à ce moment-là le problème. C’est surtout avant le départ qu’on peut avoir ces images et des pensées négatives. À nous de les enlever de la tête et se concentrer sur la course.
Avec de la musique dans les oreilles?
Chacun sa routine, moi ce n’est pas forcément avec un casque sur la tête et de la musique. Je pense à beaucoup de choses.
À Fribourg Gottéron, par exemple, qui est en tête du championnat suisse de hockey?
Oui, exactement, je pense à Gottéron!