CommentairePolitique suisse: pas de trêve de Noël pour Rösti
Le PS met déjà la pression sur Albert Rösti. Tandis que l’UDC fixe ses exigences en matière d’asile. Cela promet pour 2023.
- par
- Eric Felley
«Mettons Albert Rösti sous pression!» Le PS a lancé une campagne sur les réseaux sociaux qui vise déjà le ministre UDC, «lobbyiste du pétrole et ami du nucléaire». Alors que le Bernois n’a pas encore pris ses fonctions à la tête de l’environnement, il est déjà la cible de la gauche. Les socialistes invitent surtout la population à signer son initiative pour la création d’un fonds pour le climat, qui obligerait le nouvel élu à prendre en compte un dossier sur lequel il s’est montré très tiède jusqu’ici.
L’asile sous pression
C’est sans doute un peu tôt pour mettre Albert Rösti sous pression. Mais cela dénote l’impatience des milieux politiques à la veille d’une année électorale 2023, qui s’annonce plus disputée que jamais. L’UDC n’a pas encore mis sous pression directement Élisabeth Baume-Schneider, mais cela ne saurait tarder. Dans le contexte de la politique de l’asile, ses élus font déjà valoir nombre de revendications auxquelles la Jurassienne devra répondre d’ici peu. Alors que les centres d’accueil sont surchargés, l’asile redonne du grain à moudre à l’UDC, qui veut plafonner les demandes, créer des zones de transit pour renvoyer illico les requérants déboutés ou supprimer le statut S pour les Ukrainiens.
«Pas seulement critiquer»
«Nous ne voulons pas seulement critiquer, mais présenter des propositions concrètes afin de faciliter l’entrée en fonction d’Élisabeth Baume-Schneider», assure le conseiller national Mike Egger (UDC/SG) dans les médias alémaniques. Espérons que l’entrée en fonction des deux ministres ne soit pas l’occasion d’un tir croisé de leurs partis respectifs pour les attaquer ad hominem en permanence, comme ce fut le cas durant la période du Covid-19 contre Alain Berset.
Albert Rösti et Élisabeth Baume-Schneider ont été élus dans le respect de la concordance, qui ne doit pas s’arrêter pas au lendemain des élections. Et n’oublions pas qu’à la fin, c’est le Conseil fédéral qui décide et assume ses décisions de manière collégiale. C’est la clef de voûte de tout le système politique suisse.