Session du ParlementBerne pourra revendre 25 chars Leopard 2 à l’Allemagne
Comme le National, le Conseil des États a donné son feu vert, mardi, lors du débat sur les crédits militaires. L’Allemagne s’est engagée à ne pas les envoyer en Ukraine.
La Suisse pourra revendre 25 chars de combat Leopard 2 actuellement désaffectés, à l’Allemagne. Comme le National, le Conseil des États a donné son feu vert, mardi, par 23 voix contre18, lors d’un débat sur les crédits militaires.
Pour rappel, notre armée dispose de 134 chars Leopard 2 en service, lesquels ont été modernisés dans le cadre du programme d’armement 2006. Mais elle stocke par ailleurs depuis des années, 96 autres chars Leopard 2 qui sont régulièrement testés mais n’ont pas été modernisés.
Le 23 février, les ministres allemands de la Défense et de l’Économie avaient écrit à la cheffe de l’armée Viola Amherd pour lui demander de bien vouloir revendre ces chars désaffectés à Rheinmetall, l’entreprise allemande qui les a produits. Comme Berne interdit, au nom de notre neutralité, le transfert de matériel militaire vers un pays en guerre, Berlin s’est alors engagé à ne pas les transférer à l’Ukraine, mais à les garder pour l’Allemagne ou pour d’autres partenaires de l’OTAN ou de l’UE, désireux de compléter leur propre armement.
Oui du National en mai
En mai, le Conseil fédéral avait apporté son soutien à une proposition de la Commission de politique de sécurité du National visant à mettre 25 de ces chars de combat Leopard 2 hors service. Le gouvernement avait alors expliqué que l’armée n’avait besoin que de 71 chars parmi les 96 qui sont immobilisés. «Pour les 25 unités restantes, aucune affectation n’est prévue; celles-ci pourront donc être mises hors service et être revendues sans que cela se fasse au détriment de l’armée», avait indiqué Berne.
Pour rappel, la neutralité helvétique provoque de nombreux débats chez nous, depuis l’invasion russe de l’Ukraine, en février 2022. Si Berne a adopté jusqu’ici toutes les sanctions instaurées contre la Russie par Bruxelles, notre gouvernement reste en revanche inflexible sur la neutralité militaire.