Basketball – Olympic pour une 20e couronne, les autres Romands en embuscade

L’heure de la rentrée a sonné pour l’élite du basket suisse. Triple champion national en titre, Fribourg Olympic remet son bien en jeu dimanche (16h00) avec la réception de Swiss Central à l’occasion de la 1e journée de SB League. La formation de Petar Aleksic fait évidemment partie des grands favoris à sa propre succession, mais elle devra se méfier d’une équipe de Massagno qui s’est particulièrement renforcée durant la trêve estivale. Avec son œil d’expert, Randoald Dessarzin s’est penché sur cette lutte pour le titre, ainsi que sur les autres clubs de l’élite. Tour d’horizon des forces en présence.

Fribourg (4*)

«Malgré son élimination, Fribourg a accumulé de l’expérience en Champions League cet été. Le club a ensuite fait le choix de tout miser sur le championnat en refusant de participer à une autre Coupe d’Europe. Olympic est également en confiance après sa victoire, certes anecdotique, mais avec la manière, en SuperCup. Les Fribourgeois, qui ont misé sur la carte de la stabilité, peuvent compter sur le retour de Natan Jurkovitz. Ce dernier connaît la maison, Slobodan Miljanic aussi. Milos Jankovic ne devrait, lui, pas mettre beaucoup de temps à s’adapter aux méthodes de Petar Aleksic. L’effectif a vraiment fière allure et aura la motivation de décrocher un 20e titre national.»

Massagno (4*)

«Massagno a effectué un recrutement estival assez impressionnant avec les arrivées de Roberto Kovac, Juwann James et Uros Nikolic. Les Tessinois ont également réussi à garder une certaine stabilité dans leur effectif, ce qui est assurément l’une des clés de la réussite. Tout dépendra de la dynamique du début de saison et si la sauce prend rapidement, mais cette équipe devrait normalement survoler le championnat en compagnie de Fribourg.»

Monthey (3*)

«Monthey a une belle équipe sur le papier, mais ce sera avant tout une question de dynamique. A l’image d’Amineye Lakoju et Jalen Hayes, le club valaisan a un effectif avec beaucoup de taille et de puissance physique. Il s’agit donc avant tout d’une formation très athlétique. A mes yeux, l’arrivée de Clayton Le Sann est très importante car il va amener beaucoup de sécurité à l’équipe. Globalement, je trouve que l’effectif est très fort et très équilibré.»

Genève (3*)

«Genève a perdu pas mal de son lustre par rapport à la saison passée. Durant l’été, le club a vu filer plusieurs joueurs importants comme Jérémy Jaunin, Natan Jurkovitz et Roberto Kovac. Ça fait quand même beaucoup. L’effectif, à l’image du secteur étranger, doit se reconstruire totalement, mais il peut compter sur des arrivées intéressantes comme Marco Portannese. De son côté, Thomas Jurkovitz doit prendre de l’envergure au sein de l’équipe. Il ne faudra toutefois pas faire une trop grosse fixation autour des joueurs étrangers. Plus globalement, tous les postes sont doublés et Imad Fattal met toujours tout en œuvre pour conserver cette culture de la victoire. A voir si le dernier exercice, qui s’est terminé en eau de boudin, va laisser des traces.»

Neuchâtel (3*)

«Ce qu’il se passe à Neuchâtel est très intéressant. Le club a clairement dégraissé son effectif par rapport à la saison passée et n’a annoncé que deux joueurs formés non-localement, dont Chad Timberlake qui devrait plutôt avoir un rôle d’entraîneur-assistant et non de joueur. Union a décidé de jouer la carte suisse, avec de forts joueurs comme Bryan Colon, Yoan Granvorka, Noé Anabir, Selim Fofana ou encore Killian Martin. Ces joueurs doivent désormais prendre leurs responsabilités, même si c’est déjà le cas pour certains d’entre eux. A eux de prouver qu’on en fait parfois un peu trop autour des renforts étrangers au détriment d’une cohésion d’équipe et d’une identité suisse.»

Nyon (2,5*)

«Il y a des solutions à Nyon et c’est désormais difficile de pointer du doigt une faiblesse dans cette équipe comme c’était le cas la saison dernière avec des manques au poste de meneur. Jeff Dufour était bien trop seul, alors que Benoît Hayman n’avait pas la confiance du coach. Le club peut aussi désormais compter sur Jérémy Jaunin, une arrivée qui change beaucoup la donne. Portée par un George Beamon hyper polyvalent sur trois postes et par un Maleye N’Doye qui aurait presque pu recevoir le titre de MVP la saison dernière, la légion étrangère a vraiment fière allure. Il y aura donc clairement des équipes qui tomberont à Nyon cette année.»

Boncourt (2,5*)

«Boncourt doit clairement ambitionner une place en play-off. Brent Jackson pourrait d’ailleurs être l’une des révélations du championnat. Plusieurs jeunes joueurs, à l’image de Julien Waelti et Petar Kozic, doivent prendre des responsabilités cette année et franchir un palier. Mais les Jurassiens bénéficient surtout d’un énorme joker cette saison puisque Nemanja Calasan est désormais considéré comme un joueur suisse, ce qui laisse la place à quatre joueurs étrangers. Cette équipe aura donc son mot à dire, notamment à domicile, où elle peut compter sur son chaudron.»

Lugano (2,5*)

«A Lugano, il y a un bon mix entre la jeunesse suisse et les étrangers d’expérience. Avec des joueurs comme l’impressionnant intérieur Arkim Robertson, Lugano sera très costaud sous les paniers. Je ne serais également pas surpris que le président, Alessandro Cedraschi, fasse appel à un meneur étranger en cours de saison, étant donné son tempérament et qu’une place pour un mercenaire demeure vacante.»

Starwings (2*)

«Même si l’entraîneur Dragan Andrejevic ne cesse d’impressionner et de faire des miracles, je ne pense pas que Starwings puisse à nouveau créer la surprise et atteindre la finale. La saison dernière, l’alchimie et la confiance entre les joueurs étrangers étaient tellement impressionnantes que je ne pense pas qu’ils vont réussir à reproduire cela cette année. Mais on ne sait jamais…»

Swiss Central (2*)

«Swiss Central n’aura pas aucune chance. Cette équipe jouera son va-tout et misera sur une dynamique de réussite, elle qui a gagné un pourcentage conséquent de matches la saison passée. L’arrivée d’Antwoine Anderson est aussi une belle surprise pour cette formation et pour l’entier du basket suisse. Globalement, le club reste droit dans ses bottes et mise sur une construction d’équipe à plus long terme, même s’il y a d’ores et déjà du talent au sein de cet effectif. On sent d’ailleurs la patte de l’entraîneur-assistant Zoran Popovic, qui reste l’un des tout bons en Suisse au niveau de la formation.»