Catastrophe ferroviaireLes Grecs ne décolèrent pas, le chef de gare sera entendu dimanche
L’homme inexpérimenté, qui avait été laissé seul en poste, saura ce week-end s’il est inculpé après la mort de 57 personnes. Nombre de manifestations sont prévues ce week-end.
Le chef de gare, qui a reconnu sa responsabilité dans la catastrophe ferroviaire ayant fait 57 morts en Grèce, a obtenu de la justice, samedi, un délai supplémentaire de 24 heures pour préparer sa défense, au moment où les révélations sur son inexpérience se multiplient dans un pays en proie à la colère. La justice grecque a décidé de reporter à dimanche l’audition de cet homme de 59 ans, mis en cause pour avoir commis une erreur fatale ayant conduit à l’accident mardi soir, a annoncé son avocat, Stefanos Pantzartsidis.
Le juge d’instruction de Larissa, ville la plus proche du lieu de l’accident, devra décider, à l’issue de cette audition, s’il l’inculpe d'«homicide involontaire par négligence». Alors que la colère qui gronde depuis cette catastrophe ne redescend pas, de nouvelles manifestations sont attendues samedi soir, en Grèce, à l’appel des jeunesses communistes.
Un vaste rassemblement d’étudiants, d’employés des chemins de fer et du secteur public est également prévu dimanche, à 11h (10h en Suisse), sur la place Syntagma, à Athènes, en face du Parlement. À la gare de Tempé, près du lieu du drame, les familles des victimes ont également prévu de se recueillir dimanche.
Premières inhumations
Les inhumations de victimes ont par ailleurs commencé dans une immense émotion. Ce drame a bouleversé toute la Grèce, notamment parce que les victimes étaient pour beaucoup de jeunes étudiants rentrant d’un week-end prolongé à Thessalonique, la grande ville universitaire du nord.
Selon le quotidien «Kathimerini», la justice cherche à comprendre comme un chef de gare inexpérimenté s’est retrouvé seul, sans personne pour le superviser, à la gare de Larissa, pendant quatre jours, alors que le trafic ferroviaire sur cette ligne était intense, en raison de ce long week-end lié à un jour férié orthodoxe.
L’entreprise cible de nombreuses critiques
Cet homme, dont l’identité n’a pas été révélée, n’avait en outre reçu qu’une formation de 40 jours pour devenir chef de gare. Mais selon une source judiciaire, l’enquête vise aussi «à engager des poursuites pénales, si nécessaire, contre des membres de la direction de l’entreprise» Hellenic Train, les chemins de fer grecs, alors que la vétusté du réseau est pointée du doigt. Le gouvernement a également décidé de charger un comité d’experts d’enquêter sur les causes de l’accident.
La justice et la population veulent comprendre pourquoi un train transportant 342 passagers et dix cheminots a pu être autorisé à emprunter la même voie unique, reliant Athènes à Thessalonique, qu’un convoi de marchandises.