Royaume-UniSuicide assisté: «ma belle mort» en Suisse
Militante du «droit à mourir», une septuagénaire anglaise a voulu médiatiser sa venue en Suisse pour son dernier voyage.
- par
- Renaud Michiels
L’Anglaise Dawn Voice-Cooper, 76 ans, est venue en Suisse, à Bâle, pour obtenir un suicide assisté. Elle a fumé une dernière cigarette, bu une dernière coupe de champagne et écouté sa chanson favorite, «When the day is done», de Nick Drake. Elle a lancé un «merci» à ses amis qui l’avaient accompagnée et a laissé entrer le produit mortel dans ses veines. Puis elle est décédée, en paix.
Militante du «droit à mourir», Dawn Voice-Cooper a voulu médiatiser sa mort pour que son pays débatte de ses lois en la matière. Elle a donc été accompagnée dans la clinique bâloise Lifecircle par des journalistes du «Mirror». Et l’Anglaise fait ce mardi la couverture du tabloïd, souriante, son verre de champagne à la main, avec le titre «ma belle mort».
Mère d’un enfant, la septuagénaire n’était pas en fin de vie mais souffrait de différents maux incurables: arthrite sévère, saignements cérébraux répétés, épilepsie, Sa qualité de vie, qu’elle décrivait comme «parfois insupportable», continuait de se détériorer. Elle ne voulait plus vivre ça.
La Britannique a plaidé pour le suicide assisté avant de faire son dernier voyage «Je voudrais juste que les gens sachent que c’est un choix digne. Cela donne de la dignité aux gens. Cela donne aux gens la paix, l’autonomie. Et cela permet aux personnes dont la qualité de vie est faible et ne peut pas s’améliorer de prendre le contrôle d’elles-mêmes et de leur vie», peut-on lire dans le «Mirror».
Le Royaume-Uni discute actuellement d’une proposition de loi qui permettrait une fin de vie. Mais elle ne serait accessible qu’aux adultes en phase terminale avec moins de six mois à vivre. Pour Dawn Voice-Cooper, cette proposition était beaucoup trop restrictive. N’étant pas en fin de vie, elle n’aurait elle-même par exemple pas pu y avoir recours.
Actuellement, l’aide au suicide est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 14 ans de prison en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord, rappelle la presse britannique.