Vernier (GE)Une femme soupçonnée d’avoir abattu son mari
Un trentenaire a prévenu les secours qu’il venait d’être blessé par balle, avant de succomber. Son épouse a été arrêtée.
- par
- David Ramseyer/Maria Pineiro
En été, les fins de semaines, la zone de détente du Moulin, au bord du Rhône à Vernier, est prise d’assaut par les Genevois en mal de nature. En hiver, le lieu est calme et incite à la contemplation du fleuve. C’est pourtant là, que mercredi soir dernier, un trentenaire est décédé de mort violente. Vers 22h, la victime a contacté le numéro d'urgence de la police. «S’exprimant avec difficulté, il a expliqué avoir été blessé par balle et a mis en cause son épouse», a révélé le Ministère public, dans un communiqué publié lundi.
Les secours n’ont rien pu faire
Les forces de l’ordre ont retrouvé le mari à quelques centaines de mètres de son domicile. «Malgré les premiers secours prodigués, il a perdu connaissance et cessé de respirer peu avant l'arrivée de l'ambulance. Les massages cardiaques entrepris tant par les policiers que par les ambulanciers n'ont pas permis de le réanimer», a précisé le Parquet. L’homme est décédé 50 minutes après son appel à la police.
Lundi après-midi, les promeneurs habitués des lieux, croisés sur place, ne savaient rien de l’affaire. Tout au plus pouvaient-ils dire que jeudi, la police avait investi la berge du Rhône en nombre. «Ils avaient l’air de chercher quelque chose», a raconté une femme. «Les agents étaient avec des chiens, ils ont fait des marques au sol, a détaillé un usager du fitness en plein air. Ils ont nettoyé des tâches de sang sur le chemin.»
Les voisins ne seraient pas concernés
A une dizaine de mètres du fleuve, trois maisons. Selon les éléments recueillis sur place, le drame ne concernerait pas ses habitants. «J’ai bien vu la police, a confirmé l’un d’entre eux. Ils sont restés des heures, à débroussailler les bords du Rhône et à fouiller la zone.» L’évocation d’un couple avec une certaine différence d’âge ne lui dit rien, «Ici, il y a essentiellement des familles.»
Dans une des maisons perchée quelques mètres au-dessus, une mère a indiqué que ses voisins ont été réveillés par la police, jeudi à une heure du matin, «mais ils n’ont rien entendu. Nous, nous étions en vacances. Ce n’est pas ici, nous sommes tous au complet.» Le communiqué du Ministère public indique que la victime a été retrouvée à quelques centaines de mètres de son domicile: en amont, il y a le Lignon, en surplomb, Vernier village. D’où venait le malheureux? Le mystère reste entier.
L’épouse mise en cause par le trentenaire décédé, âgée de 46 ans, est soupçonnée d’être l’auteure de l'homicide. Arrêtée et placée en détention, elle conteste avoir tué son époux. L'enquête est menée par la brigade criminelle de la police judiciaire.