L’histoire de la Xbox, par Microsoft mais sans langue de bois

Dans le courant de l’année 2002, nous étions dans le sud de la France pour couvrir le lancement en Europe de la Xbox, première du nom. Dans la ville la plus proche du lieu où serait donné aux journalistes gamers de l’époque l’opportunité de poser les mains pour la première fois sur les gigantesques manettes «Duke», Sony – PlayStation avait fait placarder, sur le parcours des bus, de gigantesques panneaux moqueurs qui disaient en substance «Bonne chance à la Xbox», sous-entendu narquois «Elle en aura besoin». C’était amusant, pas très fair play, la tension était déjà palpable, l’incrédulité que Microsoft puisse réussir son coup aussi.

En novembre dernier, la marque Xbox a fêté ses 20 ans. Était annoncé la disponibilité prochaine de «Power On», une série documentaire en six parties sur l’histoire de la console de Microsoft, des origines (2001) à nos jours (2021). Les vannes ont été ouvertes lundi dernier avec l’accès en libre consultation de la série sur diverses plateformes, dont YouTube qui a l’élégance de proposer un sous-titrage en français optionnel (voire ci-dessous).

Si cela n’avait été qu’une succession d’autocongratulations satisfaites sous couvert d’informations, comme c’est souvent le cas pour les vidéos promotionnelles, nous n’aurions même pas pris la peine de le signaler. Ici, les choses sont différentes. Cette série détaille non seulement en profondeur une histoire industrielle hors de commun mais encore n’évite pas les moments les moins glorieux de cette aventure. Ni la rivalité souvent à couteaux tirés avec Sony.

De geeks rebelles qui tentent de convaincre en interne une entreprise mastodonte qui déclarait ne jamais vouloir se lancer dans la fabrication d’objets high-tech aux grossières erreurs stratégiques en passant par une production précipitée qui failli mettre à terre la carrière de la console Xbox 360, aucun des sujets qui fâchent n’est omis.

Un exercice commémoratif certes mais une série passionnante et documentée à suivre de bout en bout.