Guerre en Ukraine : Kiev réclame des blindés lourds à l’Allemagne

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Guerre en UkraineKiev réclame des blindés lourds à l’Allemagne

La ville de Kharkiv a été bombardée mardi, quelques heures après la visite surprise de la ministre allemande des Affaires étrangères, qui a annoncé de nouvelles aides. 

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock (à dr.) et son homologue ukrainien Dmytro Kuleba, le 10 janvier, à Kharkiv.

La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock (à dr.) et son homologue ukrainien Dmytro Kuleba, le 10 janvier, à Kharkiv. 

REUTERS

Des bombardements russes ont frappé Kharkiv mardi soir, quelques heures après la visite surprise dans cette ville du nord-est de l’Ukraine de la cheffe de la diplomatie allemande, Annalena Baerbock, avec son homologue ukrainien qui a pressé l’Allemagne de fournir des blindés lourds. «Plus une telle décision tarde, plus il y aura de victimes, plus il y aura de morts parmi les civils», a martelé le ministre ukrainien Dmytro Kouleba.

Un journaliste de l’AFP a entendu par la suite plusieurs explosions dans la ville, relativement épargnée ces derniers temps par les frappes russes. «Restez dans les abris. Les occupants bombardent une nouvelle fois!», a averti sur la messagerie Telegram le gouverneur régional Oleg Synegoubov. Il était impossible dans l’immédiat de déterminer si ces frappes avaient fait des dégâts et des victimes.

Soutien de Berlin 

Plus tôt mardi, Annalena Baerbock était venue dans cette ville proche de la frontière russe et très éprouvée par la guerre. Invitée par son homologue Dmytro Kouleba, elle a assuré que l’Ukraine pouvait compter sur la «solidarité» et le «soutien» de l’Allemagne.

La ministre a dit avoir apporté «un nouveau paquet» d’aides comprenant 20 millions d’euros pour le déminage et autant pour développer le réseau d’accès à Internet Starlink. Elle a aussi annoncé de nouvelles livraisons de générateurs pour les infrastructures énergétiques ukrainiennes bombardées systématiquement par la Russie.

Demande de Kiev 

Mais l’Ukraine réclame surtout la livraison de chars de combat occidentaux, et Berlin n’a toujours pas répondu favorablement à sa demande de lui livrer des blindés «Leopard 2», du matériel lourd à la technologie reconnue.
Annalena Baerbock a assuré que le pays pouvait compter sur la livraison d’armes dont il a besoin «pour libérer ses concitoyens qui souffrent encore de la terreur de l’occupation russe». Après de longs mois de tergiversations, l’Allemagne a récemment annoncé l’envoi de 40 blindés d’infanterie «Marder» d’ici au printemps.

Mais au sein de la coalition d’Olaf Scholz, les Verts, le parti de Annalena Baerbock, et les libéraux réclament la livraison de chars lourds de combat de type «Leopard». «Je ne doute pas que l’Ukraine va recevoir des chars «Leopard» allemands, car le gouvernement fédéral sait au plus profond de lui-même que c’est nécessaire», a dit Dmytro Kouleba.

Système promis par Ottawa 

Pour contrer les bombardements massifs de la Russie visant les infrastructures critiques ukrainiennes, l’Ukraine pourra bénéficier d’un système de défense aérien offert par le Canada, a annoncé mardi, le Premier ministre, Justin Trudeau.

Cet armement, acheté auprès des États-Unis, est le premier système antiaérien NASAMS que le Canada offre à l’Ukraine, a indiqué Ottawa, qui évalue la valeur de ce don à 406 millions de dollars canadiens (environ 282 millions de francs). Ce système de missiles s’ajoute aux blindés, obusiers, vêtements d’hiver et munitions que le Canada a fournis à Kiev pour l’aider à repousser l’invasion russe.

L’Ukraine en Europe 

La cheffe de la diplomatie allemande a indiqué par ailleurs vouloir évoquer le processus d’adhésion à l’Union européenne à laquelle aspire le pays. L’Ukraine, ainsi que la Moldavie, s’étaient vu attribuer en juin le statut de candidat à l’UE. Mais plusieurs représentants des États membres les avaient d’ores et déjà averti de ne pas se «se faire d’illusions» sur une adhésion rapide.

«Il est important pour moi que nous ne perdions pas de vue la place de l’Ukraine dans notre famille européenne, même en cet hiver de guerre», a estimé Annalena Baerbock. 

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(AFP)

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