Soudan : Craintes d’un «siège» à Khartoum, alors que les combats continuent

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SoudanCraintes d’un «siège» à Khartoum, alors que les combats continuent

En plein cœur de la capitale, sur l’île de Tuti, des Soudanais affirment que les paramilitaires bloquent les accès qui les relient au reste de la ville.

A Khartoum, les deux camps s’affrontent dans des combats «avec tous types d’armes».

A Khartoum, les deux camps s’affrontent dans des combats «avec tous types d’armes».

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Tirs d’artillerie, combats de rue et explosions ont fait trembler mardi Khartoum, capitale du Soudan où armée et paramilitaires se disputent le pouvoir pour la huitième semaine consécutive alors que la situation humanitaire s’aggrave, selon des témoins.

«Si ça continue, la nourriture va manquer»

En plein cœur de la capitale, sur l’île de Tuti, à la confluence du Nil Bleu et du Nil Blanc, des Soudanais affirment que les paramilitaires «bloquent l’unique pont» et les «empêchent d’utiliser les bateaux» qui les relient au reste de Khartoum. «C’est un siège complet et si ça continue, la nourriture va manquer dans les magasins», s’inquiète Mohammed Youssouf, un habitant de l’île, dans une conversation téléphonique avec l’AFP.

A Khartoum, l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane affronte les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo, dans des combats «avec tous types d’armes», ont raconté à l’AFP des habitants du sud de la ville. La violence des explosions fait «trembler les murs des maisons», selon ces témoignages. D’autres ont fait état de «tirs à l’artillerie lourde» provenant des casernes de l’armée dans la banlieue nord.

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«Crise humanitaire sévère»

Le conflit entre les deux généraux rivaux, qui a éclaté le 15 avril, a fait plus de 1800 morts, selon l’ONG ACLED, spécialisée dans la collecte d’informations dans les zones de conflit. Plus d’un million et demi de personnes ont quitté leur foyer, déplacées à l’intérieur du Soudan ou réfugiées dans les pays voisins, selon l’ONU.

«Nous sommes face à une crise humanitaire sévère qui ne va qu’empirer avec l’effondrement de l’économie et du système de santé», a prévenu la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR). Selon elle, «la saison des pluies qui s’approche, combinée à la crise de la faim imminente et aux épidémies qui semblent désormais inévitables», comme le choléra et le paludisme, vont aggraver la situation. Il faut «des fonds supplémentaires pour aider les personnes les plus démunies», a déclaré la Fédération dans un communiqué.

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Négociations dans l’impasse 

Le Soudan était déjà avant la guerre l’un des pays les plus pauvres du monde. Un habitant sur trois y souffrait de la faim, les longues coupures d’électricité étaient quotidiennes et le système de santé au bord de l’écroulement. Aujourd’hui, 25 des 45 millions de Soudanais ont besoin d’aide humanitaire pour survivre, selon l’ONU.

Les trois quarts des hôpitaux des zones de combat sont hors d’usage, selon le syndicat des médecins, les autres n’ont quasiment plus d’équipements ni de médicaments. Le 31 mai, l’armée s’est retirée des négociations qui visaient à créer des couloirs sécurisés pour laisser passer les civils et l’aide humanitaire. Le 1er juin, les Etats-Unis et l’Arabie saoudite, médiateurs entre les deux camps, ont annoncé la suspension de ces négociations avant que Washington n’annonce des sanctions contre des entreprises associées à l’armée et aux paramilitaires.

(AFP)

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