Hockey sur glace: Marcus Sörensen: «Lucas devrait être ici à ma place»

La saison régulière de National League s’est officiellement conclue ce mercredi après-midi à Berne. C’est donc en territoire ennemi que le Fribourgeois Marcus Sörensen s’est vu décerner le titre de meilleur compteur du pays.

L’attaquant suédois a vécu une première partie d’exercice exceptionnelle, enchaînant les sorties réussies et les présences décisives sous le maillot des Dragons. Si bien que le joueur de 31 ans a terminé tant en tête du classement des buts inscrits (31) que des points accumulés (63).

Pareil rendement n’était pas forcément attendu, même par le principal intéressé. «C’est difficile à dire si je m’attendais à pareillement performer, concède le Viking, accoudé au bar de la salle Bierhübeli. J’aborde chaque match avec la volonté de jouer du mieux possible, même si la saison est longue. Voilà mon objectif à chaque fois.»

Aucune recette miracle donc pour expliquer de si folles statistiques. Un nom toutefois intervient rapidement dans les propos du Viking fribourgeois pour expliquer son championnat de tous les superlatifs.

«Lucas Wallmark m’a vraiment aidé cette année, notamment quand je jouais mal – car, oui, j’ai eu pas mal de mauvais matches, glisse-t-il, avec un brin de modestie. On s’est vraiment aidés l’un l’autre. Quand tu es dans un mauvais jour, tu as besoin que les autres gars de la ligne te tirent. C’est ce qu’on a réussi à faire et c’est pourquoi on a globalement bien joué durant toute la saison.»

L’ajout de l’international suédois durant l’été à l’effectif entraîné par Christian Dubé a assurément permis à Marcus Sörensen de trouver un compatriote qui parle le même hockey que lui.

«Son apport a été très grand pour moi, reconnaît le N^o 9 des Dragons. Il est très important pour moi. Je pense d’ailleurs que Lucas devrait être ici à ma place. Toutes ses passes, la façon dont il voit le jeu… Il me rend la tâche si facile. Je pense qu’on s’est parfaitement adaptés l’un à l’autre.»

Si bien que l’ailier passé par Djurgardens ou les San Jose Sharks, en NHL, s’est découvert un sens inné du but. Du moins, celui-ci n’a jamais semblé si bien aiguisé puisque, avec ses 31 réussites, le Suédois a établi son nouveau record en carrière.

«Marquer ne fait pas vraiment partie de mes caractéristiques, sourit Marcus So¨rensen. Généralement, j’aime bien passer le puck. Mais lorsque tu joues beaucoup, notamment en supériorité numérique, tu dois aussi être capable de tirer.»

Ce qu’a particulièrement bien fait l’attaquant de Gottéron, participant ainsi grandement à la meilleure récolte (102 unités) de l’histoire du club dans l’élite du hockey sur glace helvétique.

De quoi rendre le Nordique «fier» et «heureux». Bien plus que d’avoir eu l’occasion de démontrer son plein potentiel sur l’ensemble des 52 rondes de la saison régulière, contrairement à la cuvée précédente, tronquée à cause d’une blessure à un doigt.

«Je ne joue pas au hockey pour prouver quoi que ce soit, mais parce que j’aime ça, clarifie la nouvelle coqueluche de la BCF Arena. J’essayais de prouver des choses quand j’étais plus jeune. Mais maintenant, je n’ai plus besoin de prouver quoi que ce soit. Du moins je n’ai pas l’impression que ce soit le cas.»

Le joueur originaire de Södertälje, une ville de plus de 80’000 habitants située dans le comté de Stockholm, se sait toutefois attendu en play-off après une si bonne phase préliminaire. Tant individuellement que collectivement.

«Les séries éliminatoires sont toujours très différentes, rappelle-t-il. On va les aborder avec respect… et je pense également que les gens vont désormais respecter notre équipe. Car on a terminé deuxièmes et parce qu’on a plutôt bien joué depuis le début de l’année. On va aussi devoir bien gérer la question du mental. Personnellement, je sais et je suis prêt à me surpasser encore plus.»

Rien de surprenant venant de Marcus S¨örensen, joueur d’équipe par excellence avant même d’être un artiste sur la glace. Son wagon de buts et de points inscrits depuis le mois de septembre ont d’ailleurs éclipsé qu’il était aussi l’élément de National League, en compagnie du défenseur davosien Klas Dahlbeck, avec le meilleur plus-minus de la ligue (+30).

«Cette statistique prouve que tu ne joues pas seulement pour l’attaque et que tu peux aussi jouer une bonne défense, affirme le Suédois. Ça a d’ailleurs été l’une de mes principales préoccupations au cours des six ou sept dernières années. Lorsque j’évoluais en NHL, j’occupais un rôle plus défensif et on possédait le meilleur box-play de la ligue avec San Jose. J’ai beaucoup appris de cette expérience.»

Fribourg-Gottéron l’avait noté avant tout le monde en Suisse. Aujourd’hui, les Dragons s’en frottent tellement les ailes qu’ils ont prolongé le contrat de leur joyau jusqu’en 2027.