Le Musée de Londres prépare un déménagement puissance 1000

Publié

Royaume-UniLe Musée de Londres prépare un déménagement «puissance 1000»

Le gilet d’exécution de Charles Ier et 20’000 restes humains seront bientôt emballés pour le déménagement du célèbre Musée de Londres, qui va s’installer dans le cadre historique d’un marché victorien.

Le musée déménage après près d’un demi-siècle.

Le musée déménage après près d’un demi-siècle.

AFP

Le Musée de Londres, situé dans la City, près du Barbican Estate, raconte l’histoire de l’une des plus grandes villes du monde à travers plus de six millions d’objets, la plus grande collection d’histoire urbaine au monde, mais son développement a été gêné par son emplacement, coincé dans le quartier financier de la capitale. «Sa Majesté la Reine inaugure le Musée de Londres aujourd’hui, si elle peut trouver l’entrée», avait raillé en 1976 le journal «The Times». Près d’un demi-siècle plus tard, le musée déménage pour s’installer dans un gigantesque bâtiment désaffecté à quelques pas de là, dans le marché couvert de Smithfield. Le déménagement, estimé à 250 millions de livres (plus de 282 millions de francs) doit commencer début décembre, et durer trois ans.

«Quand on déménage sa propre maison, on pense à faire ses valises, à déménager et au stress que cela représente… Eh bien vous prenez tout ça, puissance 1000»

Finbarr Whooley, le directeur du musée.

«Certains de ces objets sont minuscules, d’autres monumentaux, littéralement, dit le directeur du musée, Finbarr Whooley. Et ils devront tous être emballés individuellement, numérotés individuellement, enregistrés, puis déplacés très soigneusement. Nous abordons cette tâche avec une précision militaire.»

Le Musée de Londres.

Le Musée de Londres.

AFP

Afflux de visiteurs

Certains objets sont si grands qu’ils ont été intégrés au bâtiment actuel. À l’inverse, la collection du musée regroupe aussi des objets délicats, notamment le gilet qu’aurait porté Charles Ier lorsqu’il a été décapité en 1649. Les 20’000 restes de squelettes de Londoniens devront également être transportés avec soin, souligne M. Whooley. «Nous devons être incroyablement respectueux».

Si le déménagement représente un immense travail, le musée espère que son nouveau bâtiment sera plus accueillant pour les visiteurs. «Avec l’énorme succès de la City de Londres (…) je suppose que nous sommes devenus presque une île, une île culturelle» coincée entre de hauts immeubles, affirme M. Whooley.

Le musée ne déménage qu’à quelques minutes de marche mais le changement devrait permettre de «doubler, voire tripler notre nombre de visiteurs». Le marché victorien qui va l’accueillir a été conçu après 1860 par Horace Jones, l’architecte qui a imaginé le célèbre Tower Bridge. «Il y a de merveilleux coins et recoins. Il y a de grandes voûtes souterraines, où les trains passaient et apportaient la viande», s’enthousiasme M. Whooley.

Finbarr Whooley, le directeur du musée de Londres.

Finbarr Whooley, le directeur du musée de Londres.

AFP

Sentiment doux-amer

«L’une des choses merveilleuses (…) c’est que les trains circuleront dans les galeries» du musée, se réjouit-il. «On pourra voir des vrais trains traverser le musée en temps réel». Le nouveau musée, dont l’ouverture est prévue en 2026, racontera l’histoire de Londres depuis ses débuts jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, en passant par l’occupation romaine et des événements tels que la peste, le grand incendie de Londres et les guerres. Il se concentrera également sur les temps modernes.

Bien qu’enthousiasmé par le déménagement, M. Whooley admet que ce changement a un goût «doux-amer». «En tant que conservateur de musée, vous construisez une relation individuelle avec votre collection, vous pensez littéralement à eux comme à vos vieux amis», sourit-il. «Lorsque vous vous promenez dans les galeries, vous vous promenez en sachant au fond de votre tête que vous voyez vos vieux amis dans cet endroit, pour la dernière fois».

(AFP)

Ton opinion

0 commentaires