Wimbledon 2023«Cette défaite fait horriblement mal»
Belinda Bencic a raconté sa déception avec élégance, dimanche soir, après son élimination face à Iga Swiatek malgré deux balles de match (7-6, 6-7, 3-6)
- par
- Mathieu Aeschmann Londres
Belinda Bencic, comment vous sentez-vous après cette défaite?
Ça fait horriblement mal, vous pouvez l’imaginer. Mais d’un autre côté, je suis fière de moi car j’ai le sentiment d’avoir tout donné. Je ne pouvais pas faire plus, je ne peux pas m’en vouloir. Après, c’est dur. Tu espères que tu vas avoir une balle facile pour conclure. Et là, j’ai un peu le sentiment de me réveiller d’un mauvais film. Mais bon, ce n’est pas la première fois que je perds avec des balles de match. C’est le tennis, j’ai assez de bouteille pour savoir que ce sont des choses qui arrivent.
Justement, avez-vous des regrets sur la façon dont vous avez joué ces deux balles de match (ndlr. à 7-6, 6-5, 15-40)?
Non, je ne crois pas. J’ai bien retourné les deux fois. Et puis j’ai essayé de la faire jouer mais elle m’a sorti deux gros coups. Bravo à elle. Je les rejouerais de la même manière.
Vous avez connu des problèmes au service. Est-ce que votre blessure à l’épaule en est la cause?
Oui, en partie. J’ai dû gérer la douleur et j’ai fait beaucoup de doubles fautes (11). Après, quand vous affrontez la No 1 mondiale, vous ne pouvez pas juste pousser votre deuxième balle dans le carré. J’ai pris davantage de risques et je l’ai payé avec plus de doubles fautes.
Vous avez donc été handicapée par votre épaule?
Écoutez, j’ai joué. Mon épaule allait bien puisque j’ai joué.
Belinda, comment fait-on pour digérer une telle défaite?
On va boire un Pimm’s (sourire déçu). Peut-être que c’est la solution, tout relâcher. Vous savez, cela fait deux semaines que je fais tout ce que je peux pour être compétitive. Tu donnes tellement… Le pire, ce sera demain matin (lundi) au réveil. Chez moi, c’est toujours comme ça; quand tu te réveilles et que c’est fini. Je ne me réjouis pas du tout. C’est comme ça, il n’y a pas de recette pour digérer à part le temps.
En 2013, Stan Wawrinka a perdu un match épique contre Djokovic à Melbourne. Et dix ans plus tard, il considère cette défaite comme fondatrice des triomphes qui ont suivi. Est-ce que ce match contre Swiatek pourrait jouer un tel rôle?
Peut-être, je l’espère. Je me souviens qu’il y a deux ans, j’ai touché le fond ici. Et cela ne m’a pas empêché de remporter la médaille d’or dans la foulée. Donc, oui, il y a des moments charnières dans une carrière. Ce soir, la pièce n’est pas retombée de mon côté et je me dis que peut-être, à la place, je gagnerais un jour un match très serré encore plus important. Tout cela reste très hypothétique. Mais j’ai envie de croire que ça va tourner.